Beaucoup de gens savent que le jeu de carte largement utilisé aujourd’hui partage une racine commune avec le Tarot. Mais depuis 1680, peu ont encore remarqués que le Roi de Coeur tente de se suicider.
On connaît bien l’histoire des cartes à jouer. Mais beaucoup de mystères demeurent encore sans réponses. Au fil des siècles, d’innombrables jeux de cartes ont été élaborés par différentes cultures, utilisant différents styles artistiques souvent inspirés du lieu et de l’époque. Et dans de nombreux endroits du monde, le jeu de cartes était tout simplement interdit ; de plus, de par leur fragilité, les cartes de papier ont souvent été endommagés et finirent détruites ou perdues. Le premier obstacle, quand on cherche à déterminer l’origine et l’évolution du jeu de carte moderne, est donc le nombre limité de jeux historiques complets.
En Chine, vers l’an 1000, on utilisait des bandes de papier, mais celles ci ne servaient que comme jetons de poker pour un jeu de hasard. La première preuve vérifiable d’utilisation de jeux de cartes adaptées remonte à l’Europe du 14ème siècle. Le Tarot et le jeu de cartes moderne ont évolués depuis une même série de cartes, qui sont aujourd’hui appelés les arcanes mineures.
Il existe donc deux jeux de cartes dans le jeu de Tarot. Les arcanes mineures sont divisées en 4 couleurs de 14 cartes chacun (56 au total), qui sont similaires au jeu de cartes standard moderne de 52 cartes. Les Italiens ont ajouté 22 cartes spéciales pour un jeu appelé Tarocco, qui sont appelés les arcanes majeurs. Ces cartes, imposantes et tout aussi symboliques, ont fortement contribué à la célébrité du Tarot. Ici un magicien, là une Tour, et ici l’impératrice. Le terme Tarot dérive Tarocco, et les jeux de Tarot utilisés par les médiums actuels sont pratiquement inchangés depuis le jeu de Tarocco. Toutefois, les premières preuves de l’utilisation du Tarocco pour dire la bonne aventure ne remontent pas plus loin que 1780.
Il y a plusieurs façons de lire la bonne fortune avec des jeux de cartes différents. Cela dépend aussi bien du type de cartes que de la technique utilisée pour la divination, et il y a encore la subjectivité de celui qui les tirent. Traditionnellement, les arcanes majeures annoncent le ton et rythment la lecture, quand les arcanes mineurs livrent les détails. Chaque carte a un sens, et en connectant leurs significations suivant l’ordre dans lequel les cartes sont tirées, le passé, le présent ou l’avenir peuvent ainsi être racontés. Par exemple, certains diseurs de bonne aventure interprètent la carte La Roue de la Fortune comme un » changement » et la carte 7 de trèfle – ou 7 de bâtons selon le jeu – comme la communication. Il y a donc ceux qui comprendront un changement dans la communication et ceux qui croiront à un changement en raison de la communication.
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Les 56 cartes des arcanes mineurs ont évoluées depuis son ancêtre , qui comprenaient 52 cartes avec des figures différentes. Les 4 pages des cavaliers (valeur au dessus du dix en dessous du cavalier) ont été supprimés, les cavaliers sont devenus les valets. Les bâtons sont devenus les trèfles, les coupes sont devenus les coeurs, les deniers sont devenus les carreaux, les épées se sont transformées en piques. Le jeu « ancien » est encore présent ; si vous jouez aux cartes en Espagne, vous trouverez les motifs parents au jeu de carte actuel. Notons au passage la simplification de ces derniers dans le jeu moderne, par rapport à ses ancêtres plus colorés et symboliques.
Revenons à notre sujet principal. Le suicide du Roi de Coeur est donc le suicide du Roi de Coupes. La plupart de ceux qui pratiquent le Tarot considèrent le Roi de Coupes comme le symbole d’un esprit tranquille en pleine maîtrise de ses émotions. Il semble clair que cela ne se rapporte pas à la symbolique du suicide. Quelque part dans l’histoire, un changement s’est produit ; et le roi de Coupes transformé en presque à l’opposé de son sens spirituel.
La première des interrogations est de savoir si le suicide du Roi de Coeur prendrait son origine depuis un événement historique. De nombreux jeux mettent en scène des représentations de la royauté de l’époque et du lieu auxquels ils ont été crées. Les artistes dépeignaient donc des rois qui leur étaient familiers ; c’est ainsi que beaucoup d’entre eux figurent sur les cartes à jouer. Si de nos jours, on convient par exemple que le Roi de Carreau est Jules César, ou que la Reine de Trèfle est Argine, concubine de Charlemagne, on note tout de même des analyses différentes sur certaines figures.
On présume fortement que le Roi de Coeur était Charlemagne. Celui ci vivait au IXe siècle, et est mort à 72 ans de ce que l’on suppose être une pneumonie. D’autres estiment que le Roi de Coeur était en fait Alexandre le Grand, mort en 323 av.J-C. On le dit mort de chagrin en raison de la mort récente de son amante, Hephaestion. Mais là encore, des preuves de son empoisonnement indique qu’il ne pouvait s’agir d’un suicide. La version identifiant le roi français Charles VII comme le Roi de Coeur ne tient pas non plus -ce dernier est mort d’une forme de cancer de la bouche, l’empêchant de manger et de boire. Il y a bien des histoires racontant comment il se serait tranché la gorge pour pouvoir ingérer nourriture et boisson, mais il n’existe aucune preuve sérieuse de cette légende moderne. En fait, il n’y a dans l’histoire aucun Roi commettant un tel suicide.
Comme bien souvent, l’erreur est humaine. La théorie la plus probable est donc celle de la petite omission d’un dessinateur français.
Peu de temps avant 1680, un artiste a été embauché pour concevoir de nouvelles cartes basées sur les cartes françaises crée à Rouen en 1516. L’idée était de ne faire figurer que le torse et la tête plutôt que la silhouette complète des figures. Il y a un certain nombre de similitudes entre les jeux modernes et celui de Rouen : les vêtements sont les mêmes, les visages sont les mêmes. Le Roi de Carreau porte une hache. Dans le jeu de Rouen, les deux rois rouges sont tout les deux parés d’une hache, mais le Roi de Coeur la tient bien haut, comme s’il s’apprêtait à combattre.
En raison de l’espace limité sur la carte, l’artiste du nouveau jeu a fait figurer la hache derrière la tête du roi, ne montrant que la poignée et non l’extrémité. Plus tard, les artistes qui suivirent ne surent distinguer s’il s’agissait d’une hache ou d’une épée. Il dessinèrent à tord une épée.
En raison de la perspective 2-D, l’épée semble sur le point de s’encastrer dans la tête du roi , c’est pourquoi, dans les jeux modernes, on croit couramment que le roi est en train de se suicider. Mais point de tragédie, que diantre, le Roi ne se suicide pas! C’est l’artiste qui a mal fait le job.
Réédité avec la permission de l’Association Paranormal. Lire l’original. Dr Paul est un écrivain du personnel de l’Association Paranormal. Il est l’auteur de cinq livres sur le paranormal. Vous pouvez en lire plus sur le site Web du Dr Paul.
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