« Je ne trouve pas d’alpage pour mes 600 bêtes », s’inquiète un berger quatre mois avant la transhumance

Par Nathalie Dieul
13 février 2021 14:27 Mis à jour: 13 février 2021 14:27

Il ne reste que quatre mois avant le début de la traditionnelle transhumance. Toutefois, Thomas Charrier, berger depuis 20 ans, n’a toujours pas trouvé d’alpage dans les Alpes de Haute-Provence pour son troupeau, les terres agricoles se raréfiant de plus en plus avec les années qui passent.

Pour Thomas Charrier, être berger n’est pas qu’un métier qu’il pratique depuis qu’il a l’âge de 15 ans, c’est une véritable passion. Chaque été, il part avec son troupeau dans les alpages en montagne. « Monter dans les hauteurs chaque été, c’est non seulement pour le bien-être des brebis car elles ont moins chaud, elles peuvent ruminer et aussi c’est un rythme de vie ancré en moi », explique-t-il, en entrevue auprès de France 3.

Toutefois, pendant combien de temps pourra-t-il encore continuer à pratiquer son métier ? Depuis quelques années, il est de plus en plus difficile de trouver un alpage de grande superficie où partir en transhumance avec son gros troupeau de 600 bêtes. « Pour trouver des alpages à des prix raisonnables, c’est un véritable casse-tête », remarque Thomas.

Le berger évoque différentes raisons à ce phénomène : davantage de constructions, des terres agricoles louées et vendues au prix de terrains constructibles… « Ici, il pousse des maisons comme il pousse des champignons », regrette-t-il.

En effet, selon l’INSEE, le nombre d’agriculteurs a été divisé par quatre en 40 ans. Quant aux surfaces agricoles, elles disparaissent rapidement : l’équivalent d’un département français change de vocation tous les 10 ans.

S’inquiétant pour l’avenir de sa profession, Thomas pense aussi à la relève (parmi elle son fils de 8 ans qui voudrait suivre les traces de son père) qui risque de se démotiver.

Grâce à un appel lancé sur les réseaux sociaux, le berger a reçu trois propositions qu’il doit étudier pour voir si elles sont viables.

« Je continuerai de croire en ce métier et en ses traditions, j’y suis attaché, je ne baisserai pas les bras », assure celui qui travaille à son compte depuis sept ans.

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