Nice : les crises suicidaires chez les ados explosent, une hausse de 100% depuis le début de la crise sanitaire

Par Nathalie Dieul
25 mars 2021 15:56 Mis à jour: 25 mars 2021 15:56

L’incertitude à cause des restrictions sanitaires liées au Covid-19 cause une très forte hausse de crises suicidaires chez les adolescents un peu partout en France. À Nice, le service de psychiatrie de l’enfant de la Fondation Lenval a enregistré une hausse de 100 % de ces crises suicidaires chez les jeunes, ce qui traduit une grave souffrance.

« La crise sanitaire a plongé beaucoup de jeunes dans l’incertitude. Ils s’inquiètent pour leur avenir, pour leurs examens, pour leur scolarité. Cela génère de l’anxiété et des éléments de dépression », remarque à CNews le docteur Louise-Émilie Dumas, pédopsychiatre au sein du service psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de Lenval.

Pour ce médecin, la hausse du nombre de crises suicidaires enregistrées au cours de la dernière année n’a rien d’anodin. « Les tentatives de suicide témoignent d’un besoin urgent de changement. Chez les 15-25 ans, le suicide est la seconde cause de mortalité après les accidents de la route », détaille-t-elle.

La pédopsychiatre explique : « Le terme ‘crise suicidaire’ désigne tout un ensemble de faits allant de la simple ‘idée suicidaire’ jusqu’au passage à l’acte. » « Mais dans tous les cas, cela traduit une grave souffrance. »

Chez les jeunes de 11 à 18 ans, le passage à l’acte n’est pas prémédité comme chez les adultes. « L’ado formule en actions ce qu’un adulte formulerait avec des mots », remarque le docteur Louise-Émilie Dumas. « La plupart du temps, les jeunes regrettent leur geste. »

Les troubles du sommeil et les troubles de comportements alimentaires sont deux signes que les parents devraient surveiller.

Parmi les raisons menant à ces crises suicidaires se trouvent les tensions familiales liées à la promiscuité liée aux confinements, à l’âge où les jeunes devraient commencer à devenir de plus en plus autonomes et multiplier les relations en s’ouvrant au monde. Par contre, la pédopsychiatre assure que le coronavirus en tant que tel n’est aucunement source d’inquiétude chez les adolescents, contrairement aux conséquences des mesures sanitaires. « La peur de tomber malade, de développer une forme grave du coronavirus ou de mourir ne fait absolument pas partie de leurs préoccupations », explique-t-elle.

Les mêmes hausses de crises suicidaires ont été observées un peu partout dans l’Hexagone. Par exemple, dans le Limousin, les troubles psychiatriques et les tentatives de suicide ont connu une augmentation de 7 à 10 fois par rapport à l’année dernière à la même époque. En février dernier, les services de pédopsychiatrie étaient saturés à Strasbourg, les soignants comparant cette explosion de « détresse inédite des enfants et des adolescents » à une véritable « troisième vague psychique ».

À l’hôpital Necker-Enfants malades de Paris, les médecins constatent de leur côté deux fois plus de tentatives de suicide chez les jeunes et un manque de lits pour accueillir ces adolescents « en grande détresse psychique ».

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