« On manque de bras et de moyens matériels »: les hôpitaux des Côtes-d’Armor tirent la sonnette d’alarme

Par Emmanuelle Bourdy
3 novembre 2020 19:10 Mis à jour: 3 novembre 2020 19:10

L’hôpital Yves Le Foll de Saint-Brieuc et l’hôpital privé des Côtes-d’Armor tirent la sonnette d’alarme et demandent du renfort, en raison de l’augmentation des hospitalisations, en raison des malades du coronavirus mais également de différentes urgences médicales.

Faute de moyens humains, mais aussi de matériel, de lits, les établissements de Saint-Brieuc et des Côtes-d’Armor ont lancé un appel commun il y a quelques jours, demandant qu’on leur prête main- forte.

Le docteur Cynthia Garignon, présidente de la commission médicale de l’hôpital Yves Le Foll de Saint-Brieuc, explique que « c’est un à deux patients par jour qui arrivent en réanimation pour la Covid. Il y a une dizaine de jours, il y avait deux patients, ils sont 9 ce vendredi et sur les 20 lits de réanimation, il n’y a plus qu’un seul lit de disponible et on a une augmentation très importante y compris en hospitalisation traditionnelle ». Dix lits ont d’ailleurs été ajoutés pour pallier ces nouvelles arrivées en réanimation, ainsi que le relate France 3 Bretagne.

« On manque de bras et de moyens matériels, mais surtout de moyens humains, de soignants, d’infirmiers, de médecins… » explique Pierre Guégan, directeur de l’hôpital privé des Côtes-d’Armor, rapporte encore France 3 Bretagne. La première vague de coronavirus aura de plus laissé des séquelles auprès des soignants, mettant en lumière un malaise qui existait déjà depuis de nombreux mois, bien avant la pandémie. De plus, une enquête a révélé que 40 % des soignants ont envie de changer de métier et certains ont déjà franchi le cap, ce qui accentue encore le problème.

Le plan blanc a été activé, il devrait permettre de prendre en charge les patients affluant pour des urgences médicales autres que du Covid. Mais les hôpitaux demandent à chaque patient d’évaluer l’urgence. « Venez à l’hôpital si c’est urgent et indispensable, ça c’est important. Mais voyez avec vos médecins hospitaliers ou de ville les consultations qui pourraient être reportées pour conserver nos capacités de fonctionnement à l’hôpital », réclame le directeur délégué du Centre hospitalier Yves Le Foll, Jean-Baptiste Fleury.

Il est toutefois difficile d’évaluer la gravité des maladies et cela n’est pas sans conséquences. Par exemple, concernant le traitement des malades du cancer, depuis l’apparition de l’épidémie de coronavirus, un retard dans le diagnostic, la prise en charge et le traitement des malades a été constaté. Cette nouvelle hausse des cas de Covid-19 alarment la Ligue contre le cancer.

« On se retrouve dans la même logique qu’au printemps », estimait récemment Patrick Pelloux, le président de l’Association des médecins urgentistes de France, qui déplorait, le 14 octobre, le fait qu’Emmanuel Macron « ne pren[ne] pas la mesure de la crise hospitalière », ce qui « paralyse le pays parce qu’il manque de la place dans les hôpitaux. »

Le docteur Louis Fouché, médecin anesthésiste-réanimateur à l’AP-HM Hôpital de la Conception à Marseille, qui était l’invité de l’émission de Jean-Marc Morandini mercredi 28 octobre 2020, avait également déclaré qu’il fallait « du matériel, des soignants et ce qu’il faut pour soigner correctement les gens ». Il avait aussi assuré que « dans la balance bénéfices-risques, les risques l’emportent beaucoup sur les bénéfices, dans cette épidémie », les « effets collatéraux systémiques » étant majeurs.

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