Pékin veut mettre 3,5 milliards d’euros dans les Jeux Olympiques, pour redorer son image

4 août 2015 18:20 Mis à jour: 26 octobre 2015 17:51

 

Aujourd’hui, les pays candidats pour accueillir les Jeux olympiques d’hiver ne se pressent plus au portillon — les coûts d’organisation sont très élevés et la rentabilité économique vraiment anecdotique. Cependant, le Parti communiste chinois, fidèle à son orgueil traditionnel de réalisateur de projets pharaoniques, vient de s’assurer l’octroi de l’organisation des Jeux d’hiver 2022 à Pékin. Pour cela, le Parti est prêt à ouvrir en grand les coffres de la nation.

Vendredi dernier à Kuala Lumpur, les délégués du Comité international olympique (CIO) n’ont pas du faire face à des choix cornéliens. En effet, suite aux craintes de dépassement des coûts, au manque de soutien du public et à d’autres considérations politiques, les villes d’Oslo, Stockholm, Lviv et Cracovie avaient elles-mêmes retiré leur candidature en 2014.

Les deux finalistes étaient donc la ville communiste chinoise de Pékin et la ville d’Almaty au Kazakhstan. Bien que favorite, la ville communiste ne l’a emportée que d’une courte tête 44-40.

Pour Thomas Bach, président du CIO, Beijing est « le choix sûr ». « Nous savons que la Chine va tenir ses promesses », justifie-t-il.

Le régime chinois a du pain sur la planche pour préparer 2022. Contrairement à Almaty, une petite ville très enneigée, Pékin ne peut pas se vanter d’avoir « de la vraie neige » comme le scande le slogan de la ville kazakhe.

Une ligne ferroviaire à grande vitesse de 145 km doit être construite en périphérie de la ville, pour relier Pékin à Zhangjiakou. Les organisateurs devront également résoudre la question de la production de neige, puisque la ville en manque.

Le coût de l’organisation des Jeux Olympiques par pays (Frank Fang/Epoch Times)
Le coût de l’organisation des Jeux Olympiques par pays (Frank Fang/Epoch Times)

Ensuite il faudra affronter le problème du contrôle de la pollution de l’air, légendaire à Pékin. Lors des Jeux d’été de 2008, les usines avaient été fermées et plus d’un million de voitures bannies des routes afin de réduire le brouillard. Ces mesures ont permis de n’avoir que deux jours de pollution « malsaine ». La fermeture de quatre centrales au charbon est programmée d’ici 2016, mais on peut difficilement attendre des Pékinois, qu’ils éteignent leurs chauffages, pour se refugier dans des sacs de couchage pendant l’hiver.

Contrairement aux Jeux de 2008, cette-fois-ci, les manifestations de soutien à la candidature olympique étaient vraiment timides — les célébrations se sont surtout tenues au Nid d’oiseau (surnom du stade national de Pékin), lors d’un événement rassemblant quelques 500 participants triés sur le volet à défaut de personnes célébrant dans les rues. Le peu d’engouement s’explique par le fait que les habitants de Pékin aient peu d’intérêt pour les sports d’hiver, compte tenu des températures relativement douces au cours de la saison.

Pour financer toutes ces infrastructures, le régime chinois dépassera probablement son budget affiché de 3,5 milliards d’euros — qui n’inclut pas le coût de la ligne ferroviaire à grande vitesse. Il faudra surtout qu’il renonce à l’espoir d’en tirer un grand profit économique. L’ardoise des Jeux d’été 2008 avoisinait les 36 milliards d’euros, mais les revenus générés par les ventes de droits de retransmission, la vente des objets souvenirs, des billets, d’actifs, et les divers partenariats atteignaient à peine 3 milliards d’euros, selon les chiffres avancés par le China Daily, un quotidien sous le contrôle du gouvernement chinois.

Mais le Parti communiste chinois est ravi et prêt à dépenser d’énormes sommes d’argent pour un événement impopulaire, qui lui exigera de fabriquer un hiver artificiel. Après tout, seul le renforcement de son image compte, comme ce fut le cas pour d’autres nations communistes avant la Chine.

Ces dernières années, le régime de Pékin s’est déjà aventuré dans la réalisation de nombreux projets pharaoniques : des ports, des barrages, des aéroports, de gigantesques tours, sans compter les projets de ponts les plus longs du monde. La dette nationale chinoise atteignait les 25,159 mille milliards de dollars en 2014, selon le média d’État Xinhua, qui citait le McKinsey Global Institute. En revanche, le produit intérieur brut de la Chine était de 9,264 mille milliards de dollars en 2014.

 

Article original : Beijing Accepts $3.9 Billion Olympic Price Tag for Image Building Exercise

 

 

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