Poutine reconnaît l’indépendance des séparatistes prorusses en Ukraine

Par Epoch Times avec AFP
21 février 2022 21:15 Mis à jour: 22 février 2022 08:13

Vladimir Poutine a décidé lundi de reconnaître l’indépendance des séparatistes prorusses d’Ukraine, et signé dans la foulée des accords « d’amitié et d’entraide » avec ces territoires.

« Je juge nécessaire de prendre cette décision qui était mûre depuis longtemps: immédiatement reconnaître l’indépendance de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk », a-t-il dit dans une allocution télévisée, demandant au Parlement russe « d’approuver cette décision puis de ratifier les accords d’amitié et d’entraide avec les deux républiques ».

Les républiques séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk, dont Moscou a reconnu  l’indépendance, sont situées dans le bassin minier russophone du Donbass (est de l’Ukraine) et échappent depuis 2014 au contrôle de Kiev.

La guerre qui oppose depuis cette date les séparatistes aux autorités de Kiev a fait plus de 14.000 morts.

Donetsk (anciennement Stalino), est la principale ville du bassin minier du Donbass, ainsi que l’un des principaux centres métallurgiques de l’Ukraine. Elle compte deux millions d’habitants.

Lougansk (ex-Vorochilovgrad), ville industrielle, totalise de son côté 1,5 million d’habitants.

Le bassin du Donbass, frontalier de la Russie, sur la rive septentrionale de la Mer Noire, recèle d’immenses réserves de charbon.

La présence de russophones y est notamment liée à l’envoi de nombreux travailleurs russes après la Seconde Guerre mondiale lors de la période soviétique.

Le président russe Vladimir Poutine (à droite) assiste à une cérémonie de signature du décret reconnaissant l’indépendance de deux régions séparatistes soutenues par la Russie dans l’est de l’Ukraine, avec les dirigeants des républiques autoproclamées Leonid Pasechnik (à gauche) et Denis Pushilin (à droite), lors d’une cérémonie au Kremlin à Moscou, le 21 février 2022. (Photo : ALEXEY NIKOLSKY/Sputnik/AFP via Getty Images)

Le conflit entre les forces ukrainiennes et les séparatistes de Donetsk et Lougansk a éclaté il y a huit ans, dans la foulée de l’annexion russe de la péninsule de Crimée.

Leur indépendance, proclamée à l’issue de référendums, n’est pas reconnue par la communauté internationale.

La Russie est de son côté accusée par Kiev et les Occidentaux de soutenir militairement et financièrement les séparatistes prorusses.

Le Donbass est aussi au coeur d’une bataille culturelle entre Kiev et Moscou, qui soutient que cette région, de même qu’une large partie de l’Est ukrainien, est peuplée de russophones devant être protégés du nationalisme ukrainien.

Les accords de Minsk de 2015 dans l’impasse

La résolution du conflit, prévue par les accords de Minsk de 2015, est dans l’impasse, Kiev et séparatistes s’accusant mutuellement de ne pas les respecter.

Une série de trêves ont été instaurées, mais elles ont été rendues caduques par des violations répétées par les belligérants sur le terrain.

Le volet politique des accords, qui prévoit une large autonomie pour les régions rebelles et des élections locales dans ces dernières d’après les lois ukrainiennes, reste lettre morte, les belligérants se rejetant mutuellement la responsabilité de cet échec.

Denis Pouchiline, élu en 2018 lors d’un scrutin dénoncé par Kiev, dirige la République populaire autoproclamée de Donetsk (DNR).

Léonid Passetchnik est lui à la tête de la République autoproclamée de Lougansk (LNR).

De nombreux chefs de guerre et responsables séparatistes ont été tués ces dernières années dans des attentats, victimes de luttes intestines ou encore d’opérations des services spéciaux ukrainiens, selon des versions invérifiables. Le cas le plus marquant est celui du précédent homme fort de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, tué en 2018 dans une explosion.

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