Des preuves montrent que la Chine intensifie le prélèvement forcé d’organes sur les Ouïghours

Par David Zhang
7 juillet 2022 06:23 Mis à jour: 7 juillet 2022 06:23

De nouvelles preuves ont été apportées concernant les crimes de prélèvement forcé d’organes commis par le régime chinois, selon Ethan Gutmann, responsable des études sur la Chine pour la Victims of Communism Memorial Foundation (VOC), lors du Sommet international sur la liberté religieuse qui s’est tenu à Washington du 28 au 30 juin.

Ethan Gutmann a fait part de sa dernière découverte : un complexe regroupant un hôpital et un camp de travaux forcés de 33.000 personnes dans le Xinjiang – la région du nord‑ouest de la Chine frappée depuis la fin du mois dernier d’une interdiction d’importation par les États‑Unis pour ses camps de travaux forcés.

« À moins d’un kilomètre de là, il y a un autre camp de travaux forcés comptant 16.000 personnes et un crématorium », a expliqué M. Gutmann dans l’émission China Insider d’EpochTV.

« À vingt minutes de route, il y a un aéroport doté d’une voie verte, c’est‑à‑dire une voie rapide pour les organes humains, destinée uniquement à l’exportation, en provenance du Xinjiang », a‑t‑il ajouté.

Indication à l’aéroport de Xinjiang destinée aux « visiteurs spéciaux » et à « la chaîne de transplantation d’organes humains », selon ce qui est écrit. Enver Tohti, témoin de prélèvements d’organes, a déclaré lors d’une enquête qu’un tel panneau dans un aéroport du Xinjiang était le signal du grand nombre des transplantations d’organes qui ont lieu au Xinjiang, en Chine. (Enver Tohti)

Selon lui, les organes sont transférés dans un hôpital près de Shanghai.

« Après la construction de ce camp, les transplantations de reins effectuées dans cet hôpital ont augmenté de 100%, alors que les transplantations de foie ont augmenté de 200%. »

Selon les estimations réalisées par les chercheurs, le régime chinois a incarcéré plus d’un million de Ouïghours et membres d’autres minorités ethniques dans des camps situés dans la région du Xinjiang, à l’extrême ouest du pays. Ils sont soumis à la torture, viol, travaux forcés et à l’endoctrinement politique. Les États‑Unis ainsi que d’autres démocraties occidentales ont qualifié les actions de Pékin de génocide.

Selon Ethan Gutmann, 25.000 à 50.000 Ouïghours sont tués pour leurs organes chaque année – un nombre similaire à celui évalué pour les pratiquants de Falun Gong.

M. Gutmann a écrit un livre sur la question :  « The Slaughter : Mass Killings, Organ Harvesting, and China’s Secret Solution to Its Dissident Problem » [L’abattage : tuerie de masse, trafic d’organe, la solution secrète chinoise pour résoudre ses problèmes de dissidence].

Il partage le récit d’un témoin qui, en passant tous les jours en voiture devant le crématorium, a évoqué la puanteur des ossements humains en train de brûler.

Des pratiquants de Falun Gong aux Ouïghours

M. Gutmann estime que la transplantation d’organes est devenue une industrie après avoir connu une croissance exponentielle grâce à l’exploitation des pratiquants de Falun Gong en Chine.

Lorsque les réserves d’organes des pratiquants de Falun Gong détenus ont semblé s’épuiser en 2013‑2014, les autorités ont lancé une campagne destinée à aller frapper à la porte des maisons, et ce, dans neuf provinces. La police se rendait au domicile des pratiquants de Falun Gong et repartait avec des tests sanguins et ADN.

Cette mesure répondait à un objectif de vérification croisée des données, explique M. Gutmann.

« Il est donc possible d’utiliser ces personnes comme sources d’organes. »

« Voilà comment le système s’est étendu à toutes les provinces de Chine. C’est ainsi qu’ils sont passés de 10.000 transplantations par an à quelque chose comme 60 à 100.000 transplantations par an. »

Plus tard, avec l’apparition de ce camp en 2016, le régime chinois a lancé des tests similaires sur tous les Ouïghours âgés de plus de 12 ans.

« Mais ce camp se trouvait dans un seul endroit physiquement, c’était donc beaucoup plus facile de faire en sorte que l’Occident ne le remarque pas. »

Avec un à deux millions d’Ouïghours vivant dans des camps de travaux forcés, les autorités disposent d’une nouvelle réserve abondante d’organes disponibles à tout moment.

Trompés par le régime

Malgré l’atrocité généralisée en cours, la communauté médicale continue à se laisser aveugler par les discours du régime chinois.

M. Gutmann affirme que de nombreux médecins occidentaux veulent aider la Chine dans le domaine médical. Ils affirment que le régime essaye de se réformer et qu’ « ils ont peut‑être fait des choses terribles, c’est‑à‑dire des prélèvements d’organes, dans le passé, mais c’est le passé. Regardons vers l’avenir ».

Pourtant, des preuves toujours plus nombreuses démontrent le contraire, poursuit M. Gutmann.

« Quiconque cherche à réformer le système médical chinois, ou veut faire quoi que ce soit de l’ordre de la coopération, doit être confronté aux preuves que je viens de donner. »

« Ils doivent commencer par nous expliquer, ‘que fait cet hôpital de transplantation dans un camp de travail en pleine période de Covid ?’ »

« Le fait que des médecins occidentaux intelligents, raisonnables et respectueux de l’éthique signent des accords (avec les médecins chinois) relève de la démence. C’est un véritable danger pour le monde médical. »

Depuis 2006, pléthore de recherches, d’enquêtes et de témoignages sur les abus du régime chinois en matière de transplantation d’organes ont vu le jour.

En 2019, le Tribunal de la Chine, un tribunal populaire indépendant à Londres, a conclu que le régime chinois tue des prisonniers de conscience pour leurs organes afin d’alimenter un trafic d’organes depuis des années, et ce, à une échelle importante. Le tribunal a conclu que ces actions constituaient un crime contre l’humanité et que les principales victimes étaient les pratiquants de Falun Gong incarcérés.

En 2014, le PCC a annoncé qu’il mettait fin à sa pratique d’utilisation des organes des prisonniers. Mais, selon M. Gutmann, les preuves montrent qu’en réalité la Chine a depuis intensifié la pratique du prélèvement forcé d’organes sur les Ouïghours.

Efforts de lutte à différents niveaux

Ethan Gutmann propose que des efforts soient déployés au niveau local pour sensibiliser la communauté médicale au sujet de ces atrocités.

Les gens devraient en parler à leurs médecins, à leurs dentistes… et leur demander s’ils ont entendu parler de ce problème. Ils peuvent aussi demander : « Pourquoi la communauté médicale est‑elle si peu regardante à ce sujet ? »

L’ancien ambassadeur itinérant pour la liberté religieuse internationale, Sam Brownback, a également exhorté tous les groupes de la société civile à faire pression pour obtenir des réponses. Étant donné le bilan lamentable du régime chinois en matière de droits de l’homme avec la persécution du Falun Gong et le génocide des Ouïghours, les États‑Unis devraient faire des droits de l’homme une question de politique étrangère majeure au centre des discussions avec le régime chinois, a‑t‑il déclaré.

« Il faut ramener le sujet quand on parle de défense, il faut ramener le sujet quand on parle d’économie », a‑t‑il insisté.

« Si on ne se lève pas, en tant que gouvernement, pour protéger la liberté religieuse de chacun, partout, on va assister à un choc des civilisations, à une explosion de violence à travers le monde », a‑t‑il ajouté.

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