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Édouard Philippe détaille ses mesures controversées sur l’immigration

Vieille antienne de la droite, l'instauration de quotas d'immigrés économiques doit être annoncée mercredi par l'exécutif, accusé par la gauche d'opérer un nouveau virage droitier et d'instrumentaliser le thème sensible de l'immigration.

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Le Premier ministre Édouard Philippe à l'Assemblée nationale à Paris.

Photo: : Thomas SAMSON / AFP

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Durée de lecture: 5 Min.

Ce mercredi, Édouard Philippe a annoncé les mesures concernant l’immigration voulues par le gouvernement, désireux de ne pas laisser ce thème à la droite et l’extrême droite.
Quotas d’immigrés pour certains emplois : trois mois de carence pour les demandeurs d’asile avant d’accéder à la Sécu de base, Édouard Philippe détaille mercredi ses mesures sur l’immigration déjà largement dévoilées et controversées.
Ces décisions ponctuent une longue séquence initialement voulue par l’exécutif, désireux de ne pas laisser ce thème à la droite et l’extrême droite, mais qui a dévié ces dernières semaines, notamment sur le port du voile et la laïcité.
Le Premier ministre devrait présenter, à l’issue d’un Comité interministériel sur l’immigration, une vingtaine de mesures déjà exposées lundi soir à une partie de la majorité présidentielle et qui ont largement fuité comme l’instauration d’un délai de carence de trois mois avant que les demandeurs d’asile ne puissent accéder à la Protection universelle maladie (PUMa, la sécurité sociale de base), et la nécessité d’un accord préalable de la Sécu pour certains actes non-urgents dans le cadre de l’Aide médicale d’État (AME).

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Le quotas d’immigrés « professionnels »
Parmi les plus controversées, figure l’instauration de « quotas » ou « objectifs chiffrés » d’immigrés « professionnels » qui vont être fixés chaque année, dès l’été 2020, pour que la « France recrute » en fonction de ses besoins de travail, a expliqué mardi la ministre du Travail Muriel Pénicaud.
Quatre semaines après le premier débat annuel au Parlement sur l’immigration, Édouard Philippe a insisté mardi sur un plan d’ensemble qui se veut entre « ouverture » et « fermeté », avant un nouveau débat en 2020 pour évaluer l’impact des mesures.
Le sujet des quotas en matière d’immigration a resurgi en janvier, en pleine crise des « gilets jaunes », lorsque Emmanuel Macron, pourtant longtemps opposé à cette idée, avait évoqué dans sa lettre aux Français des « objectifs annuels ».

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« Un enfumage généralisé »
Le nombre de titres de séjours délivrés pour des raisons économiques (près de 33 502 en 2018) ne représente qu’une petite partie des quelque 255 956 titres octroyés en 2018, selon les chiffres officiels provisoires.
Ce qui a conduit le Rassemblement national à crier à « l’escroquerie politique ». La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a dénoncé « un enfumage généralisé » qui amène, selon elle, a « encore plus d’immigration ».
Un sentiment partagé au sein des Républicains, qui s’interrogent sur un éventuel « écran de fumée », après avoir salué, la récente « conversion » du président à l’idée de quotas.
La droite, qui avait déjà porté en 2007 cette idée avec l’ex-président Nicolas Sarkozy, l’avait finalement abandonnée après un rapport en 2014 qui avait conclu à son inefficacité.
« Est-ce qu’avec six millions de chômeurs, l’urgence ce n’est pas de trouver de l’emploi aux Français ? », a affirmé mardi soir Marine Le Pen sur FranceInfo.
Une condition approuvé par le président de la fédération française du bâtiment Jacques Chanut qui espère « qu’on optimise le système de formation des chômeurs ».
Pour Franck Trouet, du Groupement national des indépendants de l’hôtellerie-restauration c’est l’inverse, il souhaite, lui, « un appel d’air » de plusieurs milliers de personnes qui va « consolider l’emploi de certains Français » en évitant de devoir supprimer des services faute de personnel.

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Un « subterfuge » du gouvernement ?
Yannick Jadot (EELV) s’est dit prêt à discuter des quotas s’ils permettent de « sortir du fantasme que nous sommes envahis » tout en espérant que ce ne sera pas un « subterfuge » du gouvernement « pour ne pas parler » des préoccupations sociales des Français.