Retraites: le gouvernement tente à nouveau d’accélérer les débats au Sénat

Par Epoch Times avec AFP
10 mars 2023 14:00 Mis à jour: 10 mars 2023 16:07

Le gouvernement a dégainé à nouveau vendredi matin devant le Sénat un outil de la Constitution pour tenter d’avancer dans l’examen de son projet de réforme des retraites, face à la gauche qui ferraillait sur le sujet de la pénibilité au travail.

Le ministre du Travail Olivier Dussopt a déclenché l’article 44.2 de la Constitution pour s’opposer à l’examen d’une douzaine de sous-amendements déposés à la dernière minute par la gauche sur une proposition qui faisait pourtant consensus.

L’article 44.2 est « une forme d’arme nucléaire tactique » et « vous avez une autre arme nucléaire stratégique » à disposition, avec l’article 44.3 permettant un vote bloqué, a relevé le patron du groupe PS Patrick Kanner. « Si c’est cela que vous voulez, dites-le nous le plus vite possible. Les Français seront pris à témoin de la manière dont vous gérez le Parlement », a-t-il lancé au ministre.

Une course de vitesse semée d’embuches d’ici le vote

Le Sénat a jusqu’à dimanche soir minuit pour adopter l’ensemble du projet de réforme en première lecture, et près d’un millier d’amendements restent encore à examiner. Le gouvernement espère ce vote, pour asseoir la légitimité de sa réforme portant l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, hautement contestée.

Le sénateur LR Roger Karoutchi a accusé la gauche de ne pas vouloir « aller au bout du débat » et d’user d’ « une obstruction presque caricaturale ». En retour, « la décision du gouvernement est tout à fait normale et légitime » et « vous aviez beaucoup utilisé » cette procédure du 44.2 en étant au pouvoir, a-t-il ajouté, appelant « chacun à y mettre du sien ».

La même arme avait été utilisée dans la soirée jeudi par Olivier Dussopt. Au bout de ces longs échanges jeudi, le Sénat a fini par largement adopter l’amendement cible de cette bataille de procédure, pour maintenir à 60 ans l’âge de départ en retraite anticipée pour incapacité permanente. Olivier Dussopt s’y est dit défavorable, évoquant un coût de 250 millions d’euros environ. Il a fait valoir que le gouvernement avait certes prévu un relèvement à 62 ans mais « en élargissant les critères d’accès », pour un nombre supérieur de bénéficiaires.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.