Seine-Saint-Denis : leur appartement est inondé par les eaux usées, les locataires exigent d’être relogés

Par Paul Tourège
17 juillet 2020 12:00 Mis à jour: 17 juillet 2020 12:00

Victime de dégorgements à deux reprises en moins d’un mois, une famille de Bagnolet demande au bailleur social de la reloger, mais « pas à n’importe quel prix ».

La semaine dernière, Nadia, une mère de famille domiciliée dans un T3 de l’Office public de l’Habitat (OPH) à Bagnolet, a vu son appartement être inondé par les eaux usées pour la seconde fois en moins d’un mois.

Filmées par son mari, les images du sinistre montrent des excréments jonchant le sol du logement au milieu d’une épaisse couche d’eau.

« Vous auriez vu le sol lorsqu’il y a eu le dégorgement… Les eaux usées, qui étaient remontées par nos toilettes, ont coulé jusque dans notre salon à plusieurs mètres des WC. Il y avait des traces d’excréments partout », confie Nadia dans les colonnes du Parisien.

Parti des toilettes, le dégorgement a aussi touché la baignoire et les immondices se sont répandues dans le couloir ainsi que les deux chambres à coucher de l’appartement.

« J’ai emménagé ici il y a dix ans. Les quatre premières années, tout se passait bien et depuis, on a subi dix sinistres dont cinq dégorgements. Mais jamais nous n’avions eu autant de problèmes en aussi peu de temps. Nous n’en pouvons plus ! » soupire la mère de famille.

« En juin, nous avons dû aller manifester devant l’OPH avec l’association Droit au logement pour que l’appartement soit nettoyé », ajoute Nadia.

Si l’OPH a fait intervenir une entreprise pour évacuer l’eau et désinfecter les sols, les affaires personnelles de la famille, souillées par les eaux usées, n’ont toutefois pas été nettoyées.

« L’entreprise intervenant à la demande de l’OPH ne s’occupe que de l’appartement, pas des meubles. On a donc laissé nos affaires souillées sur le balcon en attendant, mais notre assurance personnelle tarde à agir. J’ai beau leur parler du Covid-19, cela ne change rien! Malheureusement, nous sommes obligés d’attendre. Il est hors de question qu’on prenne un risque avec ma famille en touchant à ces affaires », explique Nadia.

Elle et son mari ne comprennent pas pourquoi des travaux n’ont pas été menés par le bailleur social afin de régler définitivement le problème de dégorgement. Ils craignent désormais que l’incident se renouvelle.

« Des techniciens sont intervenus en juin, mais visiblement, cela n’a pas été suffisant. On ne peut pas vivre dans cette odeur. Et puis, qu’est-ce qui nous dit que ça ne va pas recommencer ? »

La famille veut être relogée dans « un logement équivalent » et « un quartier aussi agréable »

« Nous avons fait intervenir une entreprise de plomberie à chaque fois. En juin, les techniciens ont vu qu’il y avait un bouchon dans la canalisation, sans doute causé par des déchets jetés à tort par plusieurs locataires : couches, lingettes, etc. C’est malheureusement un problème récurrent. À la suite du nouveau dégorgement, des techniciens sont une nouvelle fois intervenus ce lundi [le 13 juillet, ndlr]. Ils ont finalement changé la canalisation qui passe sous l’appartement, car elle n’était sans doute pas assez penchée. Ce qui pourrait expliquer que les déchets finissaient par stagner et remonter », indique Stéphane Roche, directeur général de l’OPH de Bagnolet.

Nadia et son mari exigent désormais d’être relogés : « On s’est débrouillé depuis le mois de juin pour aller à droite à gauche, mais la situation ne peut plus durer. On était justement en train de monter un dossier pour prendre un F4, car la fille de mon mari, encore adolescente, va venir vivre avec nous. Nous serons donc quatre. »

L’OPH et la mairie de Bagnolet précisent avoir proposé à la famille un T4 dans le quartier de la Capsulerie, une zone connue pour abriter un vaste trafic de stupéfiants, en attendant un éventuel relogement l’an prochain. Une proposition que le couple a préféré refuser.

« Nous, on n’a pas demandé à partir de notre quartier des Malassis. On était bien ici. La résidence est calme, dans la verdure. Ce sont ces sinistres qui nous obligent à fuir. Mais pas à n’importe prix ! Les tours, j’ai donné ! Ce qu’on demande, c’est au moins un logement équivalent au nôtre dans un quartier aussi agréable », déclare Nadia.

Si le couple a également cherché un logement à Bagnolet et dans les villes limitrophes dans le privé, il a vu son dossier être refusé à chaque fois, malgré le poste de fonctionnaire occupé par Nadia.

« Des T4, il n’y en a malheureusement pas tant que ça sur la commune. Surtout, si on n’accepte pas d’aller n’importe où », rappelle pour sa part l’OPH.

 

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