Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi dernier qu’il avait signé un décret visant à protéger les monuments, les mémoriaux et les statues du pays.
« Je viens d’avoir le privilège de signer un décret très ferme visant à protéger les monuments, les mémoriaux et les statues américains et à lutter contre les récents événements criminels violents. De longues peines de prison pour ces actes anarchiques contre notre grand pays ! », a annoncé le président sur Twitter.
I just had the privilege of signing a very strong Executive Order protecting American Monuments, Memorials, and Statues – and combatting recent Criminal Violence. Long prison terms for these lawless acts against our Great Country!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) June 26, 2020
L’ordonnance stipule que le gouvernement fédéral poursuivra « dans toute la mesure permise par la loi » toute personne qui incite à la violence et aux activités illégales, ce qui inclut les dommages faits aux monuments, mémoriaux ou statues.
La loi de 2003 sur la préservation et la reconnaissance des monuments commémoratifs des anciens combattants (Veterans’ Memorial Preservation and Recognition Act) autorise une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement pour la destruction ou la tentative de destruction de monuments commémorant ceux qui ont servi dans les forces armées américaines.
« Le président Trump ne tolérera pas la violence et la destruction effrénées qui ont cours depuis les cinq dernières semaines », peut-on lire dans une déclaration de la Maison-Blanche annonçant le décret.
« Les extrémistes de gauche se livrent à des émeutes, des pillages et appellent à la destruction du système gouvernemental des États-Unis », poursuit la déclaration. « Par l’intimidation de la foule, ces extrémistes violents tentent d’imposer leur idéologie aux citoyens respectueux des lois de ce pays. Certains gouvernements d’États et locaux manquent à leurs obligations envers leurs citoyens en ne faisant pas la distinction entre la protestation pacifique et le chaos violent. »
Le décret stipule que le soutien fédéral peut être retiré aux forces de l’ordre des États et des collectivités locales qui ne protègent pas les monuments, les mémoriaux et les statues.
Les émeutiers ont fait tomber et vandalisé des dizaines de statues et de monuments dans tout le pays, y compris ceux qui représentent les soldats et les généraux confédérés.
Dans son annonce, la Maison-Blanche a noté que des émeutiers ont démoli et dégradé des statues représentant d’autres personnalités, notamment les statues des pères fondateurs George Washington et Thomas Jefferson à Portland, une statue d’Ulysses S. Grant à San Francisco et une statue de Hans Christian Heg, qui est mort au combat pour l’armée de l’Union pendant la guerre civile, dans le Wisconsin.
« Ces monuments commémorent l’histoire que nous partageons tous en tant qu’Américains, et ils méritent d’être défendus pour les générations futures », peut-on lire dans la déclaration de la Maison-Blanche.
Plus tôt dans la journée de vendredi, M. Trump a demandé l’arrestation des manifestants impliqués dans une tentative d’abattre la statue d’Andrew Jackson dans un parc situé devant la Maison-Blanche le 22 juin.
« Beaucoup de personnes sont en détention, et beaucoup d’autres sont recherchées pour vandalisme de propriété fédérale dans le parc Lafayette. Dix ans de prison ! » De plus, Donald Trump a écrit dans un post sur Twitter où il partageait une affiche du FBI de 15 émeutiers recherchés pour vandalisme de propriété fédérale.
MANY people in custody, with many others being sought for Vandalization of Federal Property in Lafayette Park. 10 year prison sentences! @FBIWFO pic.twitter.com/mrLyxbWNvq
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) June 26, 2020
Des centaines de soldats de la Garde nationale de Washington, D.C., non armés, sont en attente pour aider les forces de l’ordre à protéger les monuments après la tentative de renversement de la statue d’Andrew Jackson.
Lors de son premier rassemblement de campagne de réélection en plusieurs mois, à Tulsa, dans l’État d’Oklahoma, le 20 juin, M. Trump a explicitement dénoncé la récente vague de renversement de statues.
« Cette cruelle campagne de censure et d’exclusion viole tout ce qui nous est cher en tant qu’Américains », a-t-il déclaré lors du rassemblement. « Ils veulent démolir notre héritage afin de pouvoir imposer leur nouveau régime oppressif. »
M. Trump a ajouté qu’une « foule dérangée de gauche » tente « de vandaliser notre histoire […] de démolir nos statues, et de punir, neutraliser et persécuter toute personne qui ne se conforme pas à leurs demandes de contrôle absolu et total ».
« Nous ne nous conformerons pas », a-t-il dit.
Il n’est pas clair qui est derrière le vandalisme et l’attaque de chacun de ces monuments. Toutefois, le procureur général William Barr a déclaré récemment que le ministère de la Justice a des preuves qu’Antifa et d’autres groupes similaires ont « détourné » des manifestations initialement pacifiques.
Le président Trump a déclaré jeudi à Fox News que les statues peuvent être enlevées, mais que le processus d’enlèvement doit se faire légalement, contrairement au vandalisme observé à Washington et dans d’autres villes.
« Nous pouvons aussi enlever des choses. Je peux comprendre que certaines choses soient enlevées, mais cela doit passer par un processus légal », a-t-il déclaré.
Les responsables gouvernementaux d’un certain nombre d’États, dont les deux États de Caroline, ont retiré des statues de propriétaires d’esclaves en vue de les placer dans des musées ou des établissements d’enseignement.
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