Vente de masques en grande surface: les pharmaciens dénoncent un «scandale sanitaire»

Par Nathalie Dieul
3 mai 2020 20:23 Mis à jour: 3 mai 2020 20:23

Alors qu’il leur a été interdit par arrêté de vendre des masques entre le 3 mars et le 26 avril, les pharmaciens dénoncent un véritable « scandale sanitaire » autour de la vente de masques chirurgicaux en grande surface.

« D’où proviennent exactement les millions de stocks de masques chirurgicaux en possession des grandes surfaces ? S’il s’agit d’importation, pourquoi n’y a-t-il pas eu de réquisition au-delà de 5 millions de masques importés par trimestre, ceci dans un contexte de ‘pénurie’ empêchant de protéger nos soignants et nos patients ? », s’interroge Jean-Marie Guillermin, pharmacien et vice-président de l’Ordre des pharmaciens d’Occitanie, en entrevue auprès de nos collègues d’Actu Toulouse.

Pendant presque tous les mois de mars et d’avril, les pharmaciens risquaient une amende de 10 000 euros s’ils osaient remettre un masque à une personne à haut risque, même celles qui disposaient d’une ordonnance. Le pharmacien de Toulouse s’interroge : « Pourquoi a-t-on continué à nous interdire la distribution, même gratuite, de ces masques aux patients alors que dans le même temps, d’autres sociétés ou la vente en ligne, les proposaient à des prix prohibitifs ? »

De son côté, Guillaume Kreutter, pharmacien de Strasbourg, a mis en ligne fin avril une pétition dénonçant ce scandale, signée par plus de 40 000 personnes. « On préfère vendre des masques aux entreprises que de fournir des masques aux soignants et aux personnes à risques », s’indigne le professionnel, qui donne plusieurs exemples appuyant ses propos.

« On nous a demandé pendant des semaines d’être le plus économes possible », ajoute le vice-président de l’Ordre des pharmaciens d’Occitanie au micro de France Bleu. « Et là les grandes surfaces arrivent d’un coup. »

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Un total de 500 millions de masques, qu’ils soient à usage unique ou bien réutilisables, seront disponibles à la vente dans les supermarchés dans les semaines à venir, à partir du 4 mai.

La Tribune s’inquiète sur le fait que ces masques seront « vendus entre le programme télé et les chewing-gum » et s’interroge sur les conditions d’hygiène dans lesquelles ils seront stockés, ce qui relève du scandale, selon David Abenhaim, président du groupement Pharmabest.

« On nous a pris pour des imbéciles », assure de son côté Bruno Galan, le président de l’Ordre régional des pharmaciens en Occitanie. « Comment des commandes de plusieurs millions de masques ont-elle pu être prises pour des grandes surfaces, alors que les pharmacies ne pouvaient pas en acheter depuis des semaines ? Les collègues sont écœurés. »

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