Video – Violences policières : « Je continuerai à filmer l’injustice »

Par Suzanne Durand
10 février 2020 18:46 Mis à jour: 10 février 2020 18:49

Interviewés par Franceinfo, deux vidéastes racontent les violences policières dans les manifestations.

Pedro Brito Da Fonseca est journaliste dans une agence audiovisuelle, il part à la recherche d’images dans les manifestations afin d’informer sur l’utilisation du LBD 40 (lanceur de balles de défense) utilisé par les forces de l’ordre.

Lelly Gijabet s’est formée sur le terrain avec l’objectif de produire un média indépendant. Caméra au poing, elle filme les manifestations du début jusqu’à la fin et les diffuse en direct sur sa page Facebook, sur youtube qui sont suivies par des milliers de personnes.

Aucune menace

C’était le 8 décembre 2018, Pedro Brito Da Fonseca se rend à la quatrième manifestation des « Gilets jaunes » à Paris. « Une des premières images que je tourne, c’est presque un incident de tournage. Je me dirige vers le milieu des Champs-Élysées, vers le milieu de la route. Je suis en train de filmer un groupe de personnes qui est là, qui sont inoffensives », précise-t-il. « À un moment, j’entends plusieurs « ploc » qui sont des tirs de LBD 40 et, à ce moment-là, je vois un homme qui s’effondre dans mon cadre ». « Je le vois qui tient son bras, il a été blessé par un tir de LBD 40, alors qu’il ne représentait pas une menace pour les forces de l’ordre », souligne-t-il. L’homme blessé est alors évacué sur le côté.

« Je continuerai à filmer l’injustice »

De son côté, Lelly Gijabet, qui est originaire du Nord, se rappelle de deux « Gilets jaunes » handicapés touchés à Lille le 11 mai 2019 par des grenades lacrymogènes. « J’ai tendance à filmer un peu plus les violences policières. Je trouve ça relativement injuste et… la façon dont la loi est traitée en France par ceux qui sont censés la faire appliquer me déplaît », déclare-t-elle à Franceinfo.

Mme Gijabet affirme être blessée à chaque manifestation qu’elle couvre, mais ne désire pas s’arrêter de filmer pour autant. « Tant que j’aurai la force physique, je continuerai à filmer ça, à filmer l’injustice. Ça peut être une injustice envers un policier. Je ne montre pas plus un côté que l’autre. Malheureusement, en ce moment, c’est ce qu’on voit. Et des arrestations propres, il y en a très peu », confie-t-elle.

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