Le Yin, le Yang et l’alimentation comme médecine

Par Emma Suttie
11 mars 2022 03:01 Mis à jour: 28 avril 2023 21:19

Nous possédons tous, à des degrés divers, une énergie yin (froid/eau) et yang (chaud/feu). Certaines personnes sont plus yin, d’autres plus yang. Le yin et le yang sont fluides et changent constamment en fonction d’une multitude de facteurs, mais nous avons tous une « nature » intrinsèque qui tend vers l’un ou l’autre. Dans le contexte de l’alimentation, ceci est significatif.

Les aliments ont aussi une nature thermique. Certains aliments réchauffent (aïl, gingembre), d’autres refroidissent (menthe) et d’autres encore sont neutres.

Par exemple, si une personne présente des symptômes de chaleur (rougeurs, gonflements, fièvres, maux de tête au sommet de la tête, sécheresse, goût amer dans la bouche, yeux rouges, manie), des aliments dits « froids » seront prescrits dans le traitement. À l’inverse, une personne présentant des symptômes de froid (gonflements, léthargie, lourdeur, œdèmes, selles molles, membres froids, écoulement nasal, courbatures) aura intérêt à consommer des aliments dits « chauds ».

Consommer des aliments en fonction de leur nature thermique est une technique qui fonctionne systématiquement et c’est un élément fondamental de la médecine chinoise. Il s’agit d’un traitement des plus efficace, par ailleurs les patients peuvent facilement comprendre d’eux‑mêmes comment améliorer leur santé et prendre conscience de l’impact de leur alimentation sur leur corps. En un mot, ils peuvent devenir « leur propre médecin ».

Voici quelques règles générales sur la nature thermique des aliments :

Les plantes qui mettent plus de temps à pousser sont plus chaudes que celles à croissance rapide.

Les aliments fertilisés avec des produits chimiques, ce qui les fait pousser plus rapidement, sont considérés comme plus froids par nature. Il s’agit notamment de la plupart des fruits et légumes dans le commerce.

Les aliments crus sont plus froids que les aliments cuits.

De nombreux types de viande sont chauds, tandis que les fruits de mer sont généralement considérés comme plus froids.

Les aliments bleus, verts ou violets sont souvent plus froids que les aliments similaires rouges, orange ou jaunes.

Une longue cuisson des aliments à basse température permet de les rendre plus chauds. Les aliments cuits à haute température pendant une courte période deviennent plus froids.

Les processus tels que la fermentation et la germination rendent les aliments plus froids.

De toutes les façons dont nous manipulons les aliments, la plus importante est la méthode de cuisson. Différentes méthodes de cuisson peuvent modifier la nature thermique des aliments. Le fait de cuire les aliments (au lieu de les manger crus) signifie qu’ils sont plus facilement décomposés et assimilés. Si le temps de cuisson est court, peu de nutriments sont perdus, et l’organisme utilise plus facilement ceux qui restent.

Symptômes du chaud

En médecine chinoise, c’est le déséquilibre interne du yin (froid) et du yang (chaud) qui est à l’origine de toutes les maladies. Un excès de chaleur peut être provoqué par une trop grande consommation d’aliments chauds ou une négligence des aliments froids. La chaleur peut également être causée par une activité physique excessive, un niveau de stress élevé, une colère intense ou enracinée (le foie est sujet à la chaleur et son émotion est la colère) ou une exposition à des températures extrêmes.

Parmi les symptômes de la chaleur dans le corps, citons une sensation de chaleur, une langue rouge vif avec un revêtement jaune épais, un visage rouge, des yeux rouges, des saignements de nez, des aphtes, un mauvais goût dans la bouche, une pression artérielle élevée, une hémorragie, des convulsions, le délire, un pouls rapide, des inflammations locales, des gonflements, des éruptions cutanées ou des plaies, la constipation (la chaleur assèche les fluides), des selles sèches et malodorantes, une urine jaune foncé et peu abondante, du sang dans les selles ou l’urine, le besoin de boire des liquides froids, une difficulté à retenir les selles ou l’urine, des mucosités jaunes ou vertes dans les selles ou l’urine.

Aliments froids

L’une des meilleures choses que l’on puisse faire en cas d’excès de chaleur dans le corps est de manger davantage d’aliments froids. Il est également utile de se ménager et de ralentir son rythme. L’expression des émotions (en particulier la colère et la frustration) aide à libérer de la chaleur, ce qui refroidit le corps. Si les émotions sont continuellement inexprimées, elles provoquent une accumulation de chaleur dans le corps, ce qui entraîne des problèmes. La viande est également considérée comme un aliment très chaud, donc si nous ressentons beaucoup de chaleur, nous pouvons essayer de réduire la viande et ajouter plus d’aliments froids pour équilibrer les choses.

Voici quelques aliments froids : les pommes, les bananes, les poires, la pastèque, tous les agrumes, la laitue, le concombre, le céleri, le pak‑choï, le brocoli, la courge d’été, les épinards, l’aubergine, le lait de soja, le tofu, le tempeh, les germes de luzerne, l’orge, le blé, l’amarante, le varech et les algues, les palourdes, le crabe, la spiruline, la menthe poivrée et la coriandre.

Symptômes du froid

Un excès de froid dans le corps peut provenir d’un manque d’activité physique, d’une exposition à un environnement froid ou de la consommation d’un trop grand nombre d’aliments rafraîchissants, comme les aliments crus (qui sont considérés comme froids). Le froid interne peut également provenir d’une alimentation insuffisante en aliments réchauffants, en particulier pendant les mois les plus froids.

Parmi les signes et les symptômes du froid dans le corps, citons les sensations de froid, l’aversion pour le froid, le désir de boire des aliments et des liquides chauds, l’urine abondante et claire, la raideur, la diarrhée aqueuse, la peur (le rein est associé à la peur et est particulièrement sensible au froid), la douleur fixe, le teint blanc et le nez qui coule.

Aliments chauds

Les aliments chauds : les moules, les crevettes, le poulet, le foie de poulet, l’agneau, les rognons d’agneau, le bœuf, le quinoa, l’épeautre, les haricots noirs, les amandes, la noix de coco, les cacahuètes, les pignons, les graines de tournesol, les noix, le chou frisé, les feuilles de moutarde, le persil, le panais et les cerises.

La thérapie diététique en médecine orientale comporte de nombreux niveaux. Il y a donc beaucoup de choses à prendre en compte lorsque l’on veut manger pour être en bonne santé. Tout commence toujours par la prise de conscience et l’écoute de ce que nous dit notre corps. Présentons‑nous des symptômes de « chaleur » ou des symptômes de « froid » ?

Avec cette nouvelle façon de voir, il faut déterminer sa « nature ». Sommes‑nous plutôt yin ou plutôt yang ? Cette évaluation personnelle est un excellent point de départ. Au début, du moins, il est bon de faire appel à un praticien qualifié pour réussir à naviguer. Néanmoins, avec un peu de pratique, la capacité d’utiliser les aliments du quotidien pour rééquilibrer son corps est à la portée de tous. Nous sommes tous capables d’apprendre à surmonter nos maladies en mangeant sainement et à être au meilleur de notre forme.

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