Agression sexuelle : la journaliste Fanny Agostini révèle avoir porté plainte contre Jean-Jacques Bourdin

Jean-Jacques Bourdin.
Photo: : THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images
Lundi 14 février, la journaliste Fanny Agostini a révélé être à l’origine de la plainte pour « tentative d’agression sexuelle » déposée le 10 janvier contre Jean-Jacques Bourdin, dans Mediapart qui recueille d’autres témoignages, certains identifiés, d’autres anonymes, visant le célèbre animateur.
Une enquête a été confiée par le parquet de Paris au commissariat du 16e arrondissement et une enquête interne a été ouverte par Altice, maison mère de BFMTV et RMC. Jean-Jacques Bourdin, écarté temporairement de l’antenne sur BFMTV et RMC, nie les faits dont l’accuse Fanny Agostini.
Ancienne présentatrice météo de RMC-BFMTV, passée ensuite par Thalassa, Fanny Agostini donne dans Mediapart sa version des faits remontant à 2013, lorsqu’elle participe à l’Open de pétanque de Calvi, en Corse, où Jean-Jacques Bourdin est lui aussi convié.
« J’obtiens toujours ce que je veux »
Un matin, elle nage dans la piscine de l’hôtel. Jean-Jacques Bourdin se serait rapproché « très rapidement », l’aurait « attrapée par le cou, sur le côté », et l’aurait « attirée vers lui brusquement » en essayant de l’embrasser « à plusieurs reprises ». « Prise de cours », elle dit n’avoir « pas crié », mais s’être « débattue » et être parvenue à sortir de l’eau.
Jean-Jacques Bourdin, peut-on lire dans Mediapart, lui aurait alors lancé : « J’obtiens toujours ce que je veux ». Une phrase qui « a ponctué (ses) cauchemars pendant des années ». Et que Fanny Agostini dit avoir vécu « comme une menace de la part de quelqu’un qui avait un ascendant hiérarchique ».
Nombreux messages à connotation sexuelle
Elle assure ensuite qu’entre septembre 2014 et le printemps 2015, l’animateur lui a adressé, au milieu d’échanges professionnels, de nombreux messages à connotation sexuelle. Comme celui du 27 novembre 2014, que Mediapart dit s’être procuré, reçu sur son mail professionnel : « Tu me tentes tous les matins… J’aime ton regard ». Jean-Jacques Bourdin n’a pas répondu à Mediapart, qui dit l’avoir sollicité sur tous les témoignages.
Témoignage d’une autre journaliste
La journaliste Sidonie Bonnec, animatrice sur France 2 et France Bleu, témoigne aussi dans Mediapart. Jeune journaliste désirant faire de la radio, elle est conviée à un festival à Calvi par Jean-Jacques Bourdin en 2010. L’animateur, selon les dires de la jeune femme, lui assure qu’elle sera logée à l’hôtel. Mais avant le départ, il l’aurait appelée pour lui dire que l’hôtel est plein et que par « chance », il « a une villa avec un ami ». Il aurait ajouté : « Il y a une piscine, n’oublie pas ton maillot de bain ». « Cette phrase m’a coupé les jambes », dit-elle à Mediapart, « ce n’était plus professionnel du tout ».
Arrivée à l’aéroport avec son compagnon, elle raconte avoir aperçu Jean-Jacques Bourdin qui se serait contenté de leur adresser un salut « de loin ». « Après cela, je n’ai plus jamais eu de nouvelles. Évidemment je n’ai jamais eu le job », souligne-t-elle.

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