Attentat à Paris: la mère du terroriste demande «pardon à la France» et à la famille de la victime

Par Emmanuelle Bourdy
6 décembre 2023 12:41 Mis à jour: 6 décembre 2023 12:41

Pour la mère d’Armand Rajabpour-Miyandoab – l’individu de 26 ans qui a tué un touriste et blessé deux autres personnes ce samedi 2 décembre à Paris – ce drame est une honte qu’elle ne peut accepter. Expliquant l’éducation qu’elle avait donné à ses enfants, et dans le respect de sa terre d’accueil, la France, elle a déclaré qu’elle reniait son fils.

Le 2 décembre dernier au soir, près du pont de Bir-Hakeim dans le XVe arrondissement de Paris, Armand Rajabpour-Miyandoab tuait un touriste à coups de couteau et de marteau et blessait deux autres personnes. Lors de sa garde à vue, sa mère a demandé pardon à la famille de la victime ainsi qu’à la France, rapporte Le Parisien.

Sa famille, un exemple d’assimilation

« Je n’ai plus de fils », a déclaré la mère du terroriste, qui utilise désormais le mot « individu » pour nommer ce dernier. Après l’attentat au couteau à Paris, les parents du suspect ont été placés en garde à vue puis relâchés ce lundi 4 décembre. Aucune charge n’a été retenue contre eux.

Accablée par les récents événements, la mère de famille a imploré « le pardon à la famille de cet Allemand » avec qui elle « pleure », ainsi qu’elle l’a indiqué aux forces de l’ordre. Elle a également demandé « pardon à la France », le pays dont elle est « tombée amoureuse » il y a plus de quarante ans.

« Ce n’est pas du pipeau », a affirmé au quotidien francilien une source proche de l’affaire. « Le ciel leur est tombé sur la tête. Cette famille, ce sont des gens honnêtes et respectueux », a-t-elle poursuivi.

Sa mère est « tombée amoureuse » de la France

Issue d’un milieu intellectuel bourgeois, la mère d’Armand Rajabpour-Miyandoab est arrivée en France après la révolution islamique en Iran, en 1979. Elle en est immédiatement « tombée amoureuse ». Elle décrit ce pays dans lequel elle a été envoyée pour y poursuivre ses études comme étant un « bijou » et c’est dans ce contexte qu’elle a élevé ses deux enfants, leur inculquant les valeurs de la République.

Pour une meilleure assimilation, les parents de l’assaillant avaient même francisé le prénom de leur fils, qui était à l’origine « Iman ». La source précise encore au Parisien que la famille est « laïque et bienveillante », le père étant « athée ». Lorsqu’on demandait au couple d’immigrés leur religion, ils répondaient « Humaniste ».

Converti à l’islam en 2015, il a très rapidement versé dans l’idéologie jihadiste

« La conversion d’Armand Rajabpour-Miyandoab à l’islam, après la mort de sa grand-mère maternelle en 2015, n’a pas été bien vécue. C’est lié à l’histoire de l’Iran », explique cette même source à nos confrères. Ses parents avaient d’ailleurs eu du mal à accepter cette soudaine conversion.

Étant timide et renfermé dans son enfance, le terroriste du pont de Bir-Hakeim, scolarisé au lycée de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) à l’adolescence, s’était de plus en plus isolé. Soupçonnant des « problèmes psychiques », sa mère lui avait proposé d’aller voir un psychologue, ce qu’il avait refusé en lui rétorquant qu’il n’était « pas fou ».

Mais le lycéen n’allait pas mieux et s’était même mis à parler et à rire tout seul, sans raisons. Lorsqu’il s’est converti à l’islam, il l’a fait seul, devant son ordinateur, précisent nos confrères. Puis, via les réseaux sociaux, il est entré en contact avec plusieurs djihadistes.

Il entendait des voix lui demandant d’égorger des gens

Fiché pour radicalisation islamiste (FSPRT), le jeune homme a été condamné en 2018 à cinq ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme, après un projet d’action violente en 2016 dans le quartier d’affaires de la Défense à Paris. Un véritable choc pour ses parents, sa mère se reprochant de ne pas avoir plus accompagné son fils dans la religion.

Selon les parents du futur terroriste, lorsqu’il était en prison, les médecins lui auraient diagnostiqué une schizophrénie. Son comportement passait vraisemblablement de phases de radicalisation à des rejets de la religion. Il entendait par ailleurs des voix le sommant d’égorger des gens.

En mars 2020, lorsqu’il est sorti de prison, il avait affirmé ne plus avoir de religion et suivait son traitement médicamenteux avec sérieux. Cependant fin 2020, il s’était de nouveau converti à l’islam et l’avait annoncé à ses proches.

Fin octobre 2023, la mère du meurtrier avait signalé son inquiétude quant au comportement de son fils, précisant aux services de police qu’il « se repliait sur lui-même », a rapporté en conférence de presse Jean-François Ricard. La guerre entre le Hamas et Israël l’aurait fortement marqué, notamment concernant le sort des Gazaouis, mentionne enfin Le Parisien.

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