ManoMano va afficher l’empreinte carbone de milliers de produits de son catalogue

Illustration
Le site de matériel de bricolage, maison et jardin ManoMano affichera à partir d’avril l’empreinte carbone d’une partie de son catalogue, en commençant par 200.000 produits avant d’accélérer la cadence, a annoncé jeudi à l’AFP le cofondateur de la plateforme d’e-commerce.
Ce « Carbon Score » sera calculé à partir d’analyses de cycle de vie des produits, méthode préconisée auprès de ManoMano par le cabinet de conseil spécialisé Carbone 4, a expliqué Christian Raisson, cofondateur et codirigeant de ManoMano, qui figure parmi les 10 plus grosses licornes françaises (entreprises technologiques non cotées mais valorisées à plus d’un milliard d’euros).
Concrètement, le calcul se fait en additionnant les émissions de gaz à effet de serre issues des différentes étapes de production et de commercialisation du produit (extraction des matières premières, fabrication, distribution, utilisation et fin de vie).
« L’objectif, c’est d’être très collaboratif. On est allés interroger l’ensemble des bases de données, à la fois des constructeurs, chez qui la data était plutôt disponible, et de nos marchands, où c’est plus compliqué surtout quand 80% des produits arrivent d’Asie », explique Christian Raisson.
Mise en place d’un outil de calcul
Le processus de collecte a pris environ 18 mois et mobilisé une dizaine de personnes (sur un millier d’employés). Un outil de calcul a été mis en place avec la plateforme Greenly, qui accompagne les entreprises pour réaliser des bilans d’émission de gaz à effet de serre, inspiré par les méthodologies de l’Agence de la transition écologique (Ademe).
Il y aura un « temps de décollage et d’adhésion des revendeurs » car ManoMano n’est qu’une place de marché, précise Matthieu Pihery, directeur du commerce chargé du projet. L’objectif est d’atteindre 40% du catalogue fin 2023 puis 70% en 2024.
« On veut ouvrir le Carbon Score à tout le monde », ajoute M. Raisson, précisant que la méthodologie sera « open source » et les scores réutilisables par les marchands.
Faire un choix plus éclairé
Cet étiquetage s’ajoute à l’étiquette-énergie, qui résume les performances énergétiques d’un appareil, et aux différents labels déjà existants.
De plus en plus d’entreprises calculent l’empreinte carbone des produits qu’elles commercialisent, à la fois dans une démarche présentée comme écologique mais aussi afin d’attirer une clientèle sensibilisée à la crise climatique.
Pour ManoMano, qui a dépassé en 2020 le milliard d’euros de volume d’affaires (valeur totale des ventes sur le site), l’objectif principal est que le consommateur puisse faire un « choix plus éclairé » et de rattraper « le retard du secteur » sur ces questions.

Articles actuels de l’auteur









