« Caravage » de Toulouse : le tableau pourrait être vendu aux enchères au printemps

Par afp
8 janvier 2019 05:43 Mis à jour: 19 mars 2021 03:25

La toile « Judith décapitant Holopherne », retrouvée en 2014 dans le Sud de la France et dont l’attribution au Caravage est toujours discutée, ne rejoindra pas les collections françaises et devrait être vendue aux enchères au printemps à Toulouse, a révélé Artprice, société experte du marché de l’art.

Selon Artprice, l’expert Eric Turquin, en charge de la vente de la toile, et qui est ardemment convaincu qu’elle est du grand maître du clair-obscur, prévoit sa mise en vente à Toulouse probablement à la fin du printemps, après une tournée à l’étranger pour la présenter. Découverte dans un grenier d’une maison toulousaine, l’oeuvre avait été soumise à cet expert renommé. Le commissaire-priseur toulousain Marc Labarbe, contacté dès le début par les propriétaires, pourrait être impliqué dans sa vente au printemps.

Selon Artprice, leader des banques de données sur les indices de l’art, « les propriétaires et le cabinet Turquin ont laissé tout le temps à l’État pour acquérir le Caravage de Toulouse » et « les experts du Louvre avaient été invités à découvrir l’oeuvre très vite après sa découverte en 2014 ». 

L’Etat avait classé en 2016 la toile trésor national, empêchant sa vente à l’étranger jusqu’en novembre 2018. Le délai de 30 mois étant écoulé sans que l’Etat ait décidé de l’acheter, les propriétaires ont fait une nouvelle demande d’obtention d’un certificat d’exportation, et celui-ci a été automatiquement accordé, a-t-on confirmé au ministère de la Culture. La toile peut donc être vendue librement sur le marché.

L’attribution des toiles du Caravage, qui a peint à plusieurs reprises un même sujet en deux versions, et qui a été aussi largement copié, est particulièrement ardue.  Une autre toile « Judith et Holopherne » du Caravage de 1598 existe déjà. Si les deux tableaux ne se ressemblent guère, la peinture toulousaine, une huile de 144 sur 173 cm, paraît proche d’une oeuvre de Louis Finson, peintre flamand travaillant à Naples, connu pour avoir fait des copies de toiles du Caravage.

Les raisons pour lesquelles l’Etat ne s’est porté acquéreur n’ont pas été révélées. Le manque de certitude sur l’authenticité ou la valeur marchande élevée (120 millions d’euros) alors que le budget des musées nationaux est réduit, pourraient avoir joué, selon les experts.

Le montant final aux enchères du « Caravage » toulousain sera intéressant à observer, alors que le « Salvator Mundi » attribué à Léonard de Vinci,  même si certains experts le contestent,  avait atteint un record de 450 millions de dollars en 2017 à New York.

D.C avec AFP

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