Contestations du rapport de l’OMS sur les origines du virus pour son « manque d’indépendance »

Par Frank Fang
1 avril 2021 22:26 Mis à jour: 2 avril 2021 05:41

Un rapport sur les origines de la pandémie, issu de la collaboration entre les scientifiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des scientifiques chinois, suscite les critiques ; on doute que les conclusions de ce rapport aient été établies en toute indépendance.

Ce rapport, publié le 30 mars, n’explique pas comment le virus du PCC, responsable du Covid-19, a pénétré la population ; en revanche, on y conclut que la possibilité d’une fuite à partir d’un laboratoire est « extrêmement improbable ».

Ce rapport très attendu a été rédigé par une équipe d’observateurs chinois et étrangers, sur la base des conclusions résultant d’une enquête de deux semaines effectuée au début du mois de février à Wuhan.

Selon le rapport, le scénario « probable à très probable » est que le virus ait été transmis à l’homme par un autre animal, lui-même infecté par des chauves-souris. Une transmission directe des chauves-souris à l’homme est considérée comme « possible à improbable ».

Le fait que la source du virus se situe au niveau des produits alimentaires contaminés de la « chaîne du froid » est, selon le rapport, « possible » mais peu probable.

En juin de l’année dernière, le régime chinois avait fait des déclarations sans fondement selon lesquelles le foyer initial à Wuhan provenait « d’aliments surgelés importés », accusant le saumon européen d’être contaminé par le virus.

« Rien ne prouve pour l’instant que l’on puisse attraper le Covid-19 à partir des aliments ou de leurs emballages », indique l’OMS sur son site web.

L’un des enquêteurs avait déjà affirmé que la Chine refusait de fournir les données brutes sur les premiers cas de Covid-19 à l’équipe de l’OMS ; ce qui a sans doute rendu plus difficile les efforts apportés pour comprendre comment la pandémie mondiale a commencé.

« Durant les discussions avec l’équipe, ils m’ont expliqué les difficultés qu’ils ont rencontrées pour accéder aux données brutes », a déclaré mardi le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Je pense que dans les prochaines études menées en commun, le partage des données sera plus rapide et plus complet. »

Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé à faire d’autres enquêtes en s’appuyant sur les conclusions du rapport, affirmant que « toutes les hypothèses restent sur la table ».

« Nous n’avons pas encore trouvé la source du virus, et nous devons continuer à suivre la science sans laisser de pierre non retournée comme nous le faisons », a-t-il déclaré.

Les critiques

Depuis que ses conclusions ont été publiées lundi, le rapport a été très critiqué par plusieurs parlementaires américains pour sa partialité, notamment Michael McCaul (Parti républicain, Texas), le principal républicain de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants.

« L’OMS n’aurait jamais dû permettre au Parti communiste chinois d’avoir autant de pouvoir dans la rédaction de ce rapport », a t-il déclaré juste avant sa publication.

Il a ajouté : « Un rapport censuré par le PCC est pire que pas de rapport du tout, car il permet au PCC de continuer à diffuser de fausses informations sur le virus et de dissimuler le rôle qu’il a joué, en permettant sa propagation. »

Le chef de la minorité de la Chambre des représentants, Steve Scalise (Parti républicain, Louisiane), a donné son opinion sur Twitter ; pour lui, étant donné que l’OMS « couvre la Chine », ce rapport est une plaisanterie.

De ce fait, explique-t-il, il n’est pas surprenant que le rapport de l’OMS « exempte le laboratoire de Wuhan ».

Le laboratoire en question, l’Institut de virologie de Wuhan, a longtemps fait l’objet de spéculations selon lesquelles il serait à l’origine de la pandémie à la suite d’une fuite accidentelle. Les chercheurs y menaient des recherches poussées sur les virus mortels des chauves-souris.

Selon une de ses fiches des faits parue en janvier, le ministère des Affaires étrangères américain affirme avoir « des motifs pour croire » que plusieurs chercheurs y sont tombés malades ; ils auraient présenté des symptômes correspondant à la fois au Covid-19 et à des maladies saisonnières courantes durant l’automne 2019. Des présomptions qui vont à l’encontre d’une déclaration faite en juillet 2020 par un des chercheurs en chef de l’Institut annonçant parmi le personnel et les étudiants un taux de « zéro infection ».

Le rapport de l’OMS a également signalé qu’il n’était pas possible de déterminer le rôle exact du marché de fruits de mer de Huanan, situé à Wuhan, dans la propagation du virus – selon Pékin, c’est de là qu’aurait démarré l’épidémie.

Jamie Metzl, un membre important de l’Atlantic Council (Conseil économique des provinces de l’Atlantique) et conseiller de l’OMS, a déclaré mardi à la Fox News que les conclusions du rapport étaient le résultat d’un « compromis » entre les scientifiques étrangers et le régime chinois.

Après avoir condamné le fait que l’hypothèse d’une fuite à partir du laboratoire y soit considérée comme « extrêmement improbable », il a déclaré : « Il y a beaucoup de preuves qui suggèrent […] que c’est une possibilité très, très réelle. »

Il a donc appelé à ce que soit menée « une enquête complète et crédible » sur les origines du virus du PCC.

De nombreuses controverses ont précédé la publication du rapport de l’OMS, notamment du fait que certains des membres de l’équipe envoyés Wuhan s’avéraient avoir des relations avec le PCC, d’où les conflits d’intérêts.

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