Pékin demande à la France d’annuler un contrat d’armement avec Taïwan – Paris répond

Par Epoch Times avec AFP
13 mai 2020 08:30 Mis à jour: 30 juin 2020 07:08

La France a balayé mercredi les critiques de la Chine concernant un contrat d’armement avec Taïwan et l’a invitée à se concentrer sur le Covid-19 plutôt que sur une polémique ancienne.

« Face à la crise du Covid-19, toute notre attention et tous nos efforts doivent être focalisés sur la lutte contre la pandémie », a déclaré le ministère français des Affaires étrangères au lendemain d’une mise en garde de Pékin à Paris.

La Chine a exhorté mardi la France à « annuler » un contrat d’armement avec Taïwan, soulignant qu’une telle transaction vers cette île revendiquée par Pékin et dirigée par un gouvernement rival pourrait « nuire aux relations sino-françaises ».

Le contrat porte sur des équipements pour des frégates vendues en 1991 par la France à la marine de Taipei, une affaire qui avait provoqué une grave crise diplomatique entre Paris et Pékin.

Des tensions qui s’accumulent entre la France et le régime chinois

Les tensions s’accumulent entre les deux pays, un mois après la convocation de l’ambassadeur de Chine à Paris pour des propos liés au coronavirus, malgré une volonté réciproque de désescalade à chaque incident et alors que la France a besoin  de la Chine pour ses approvisionnements en masques.

Pékin a engagé une vigoureuse campagne diplomatique pour vanter la supériorité de son modèle sur celui des Occidentaux dans la lutte contre le virus du PCC*.

La quarantaine a été levée le 8 avril à Wuhan, berceau du nouveau coronavirus, mais de nouveaux cas font craindre une reprise de la contagion dans la métropole chinoise.

La Chine suscite aussi des interrogations sur sa gestion au début de la crise et sur son bilan – 4.633 décès pour 82.919 cas recensé —  jugé sous-estimé par certains, qui ont viré à l’affrontement verbal avec Washington.

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Le président français Emmanuel Macron a aussi pointé des zones d’ombre dans la gestion de l’épidémie en Chine. Pékin, qui a revu à la hausse le nombre de ses victimes, dément pour sa part toute dissimulation.

La polémique vient maintenant se focaliser sur Taïwan, sujet ultra-sensible pour Pékin qui considère l’île, peuplée de 23 millions d’habitants, comme l’une de ses provinces et fustige toute relation officielle entre des pays étrangers et Taipei.

Taiwan, 1ere République de Chine

« Dans le cadre de la déclaration franco-chinoise de 1994, la France met en œuvre la politique d’une seule Chine et continue d’appeler au dialogue entre les deux rives du détroit », assure-t-on pourtant au Quai d’Orsay.

Pendant de nombreuses années, Taïwan a été considéré comme le représentant officiel de la Chine, jusqu’à ce que les Nations unies basculent vers Pékin en 1971. D’autres pays et organismes internationaux lui ont emboîté le pas.

L’île n’est plus reconnue que par 15 Etats dans le monde, pour la plupart des nations pauvres d’Amérique latine et du Pacifique. Le Vatican reste le dernier en Europe.

« La France respecte strictement dans ce contexte les engagements contractuels qu’elle a formés avec Taiwan et n’a en rien changé sa position depuis 1994 », a par ailleurs souligné le ministère français des Affaires étrangères.

En 1991, la France avait signé la vente de six frégates à Taïwan pour un montant de 2,8 milliards de dollars, provoquant une glaciation des relations diplomatiques franco-chinoises.

La marine taïwanaise a indiqué le 7 avril 2020 dans un court communiqué qu’elle comptait moderniser ces frégates de fabrication française Lafayette.

Une source proche du dossier a confirmé à l’AFP qu’un contrat a bien été passé par le ministère taïwanais de la Défense pour la modernisation du système de lanceur de leurres Dagaie qui équipe les six frégates. Un lanceur de leurres est un système utilisé pour éviter d’être frappé par un missile ennemi. D’après des médias taïwanais, le coût de la transaction serait de plus de 800 millions de dollars taïwanais (24,6 millions d’euros).

*Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du Covid-19, comme le « virus du PCC », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti Communiste Chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

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