Coran brûlé à Stockholm: la Suède exprime sa « sympathie » aux musulmans

Le leader du parti politique danois d'extrême droite Stram Kurs, Rasmus Paludan, tient une édition du Coran, lors d'une manifestation devant l'ambassade de Turquie à Stockholm, en Suède, le 21 janvier 2023.
Photo: : FREDRIK SANDBERG/TT News Agency/AFP via Getty Images
Le Premier ministre suédois a déploré dimanche un « acte profondément irrespectueux » au lendemain de l’autodafé d’un Coran lors d’une manifestation à Stockholm, en exprimant sa « sympathie » aux croyants après plusieurs protestations dans le monde musulman.
« La liberté d’expression est une part fondamentale de la démocratie. Mais ce qui est légal n’est pas nécessairement approprié », a déclaré le dirigeant conservateur Ulf Kristersson sur Twitter dans un message publié dans la nuit.
« Brûler des livres qui sont saints pour beaucoup est un acte profondément irrespectueux. Je veux exprimer ma sympathie à tous les musulmans qui ont été offensés par ce qui s’est passé à Stockholm » samedi, a affirmé le chef du gouvernement.
Un acte visant à dénoncer les négociations suédoises avec Ankara sur l’Otan
Samedi après-midi, dans le cadre d’une manifestation autorisée par la police suédoise à proximité de l’ambassade de Turquie, un extrémiste de droite suédo-danois Rasmus Paludan a brûlé un exemplaire du Coran, dans un acte visant à dénoncer les négociations suédoises avec Ankara sur l’Otan.
La police suédoise avait estimé vendredi que la Constitution et les libertés de manifestation et d’expression en Suède ne justifiaient pas l’interdiction de cette manifestation au nom de l’ordre public.
L’autorisation donnée à la manifestation anti-islam a suscité un incident diplomatique avec la Turquie, qui a dénoncé un « crime de haine manifeste » et annulé la visite d’un ministre suédois prévue la semaine prochaine, compliquant encore plus les discussions autour de l’adhésion suédoise à l’Otan, bloquée par Ankara.
Indignation des pays musulmans
De nombreux autres pays musulmans ont exprimé leur indignation.
Le Maroc a exprimé dimanche son étonnement que les autorités suédoises aient permis cet acte « inacceptable » et « odieux », « qui s’est déroulé devant les forces de l’ordre suédoises ».
L’Indonésie, l’Arabie saoudite, les Émirats Arabes Unis ont également exprimé leur condamnation, tout comme le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
« La liberté d’expression doit être exercée de façon responsable », a demandé Jakarta.

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