Alors que le Golden State (surnom de l’État américain de Californie) accélère sa transition vers les énergies vertes, certains, dont un ancien fonctionnaire du département californien de la pêche et de la faune, expriment leurs craintes quant aux conséquences potentielles de cette transition pour l’État.
La Californie s’est fixée l’objectif ambitieux d’atteindre une neutralité carbone de 100% d’ici 2045, suite à l’adoption du projet de loi 100 du Sénat en 2018. Selon la Commission californienne de l’énergie, près de 35% de la production d’énergie de l’État était renouvelable en 2021.
Mais John Baker, chef adjoint aujourd’hui à la retraite après plus de 30 ans de carrière au sein du département, explique que si la promotion de l’énergie verte est censée sauver la planète du changement climatique, elle se fait au détriment des groupes d’animaux sauvages, en particulier des oiseaux, qui sont en danger.
« Au nom de l’énergie verte, nous sacrifions des espèces sauvages. En raison des mandats énergétiques, nous ne sommes pas en mesure d’appliquer (la protection de ces espèces) », a indiqué M. Baker dans un épisode récent de l’émission California Insider d’EpochTV. « Je ne pense pas qu’ils aient réfléchi au coût que cela représente pour nous, Californiens, ainsi que pour l’environnement dans son ensemble. »
Selon M. Baker, l’attention portée à l’énergie verte, souvent considérée comme la « principale préoccupation », tend à aveugler les gens, en particulier les hommes politiques, sur les conséquences qu’elle entraîne pour les animaux.
Selon lui, l’un des groupes d’animaux sauvages les plus touchés par cette politique verte est celui des oiseaux prédateurs, tels que les aigles, les faucons et les éperviers, dont beaucoup sont tués par les éoliennes.
Même si les oiseaux prédateurs semblent peu nombreux parmi les oiseaux tués par les turbines, leur nombre reste important compte tenu de leur lenteur à se reproduire.
« Il y a des millions de pinsons, mais il n’y a pas des millions d’aigles royaux », a-t-il souligné.
Selon un article publié en 2021 par Joel Merriman, ancien directeur de la campagne sur l’énergie éolienne de l’American Bird Conservancy, environ 681.000 oiseaux sont tués chaque année aux États-Unis par les éoliennes.
Et le nombre pourrait être plus élevé.
Selon M. Merriman, qui a utilisé les données de 2012 à 2014 dans son analyse, une sous-estimation est possible du fait d’une surveillance limitée, des difficultés à localiser les oiseaux morts dans des zones inaccessibles et de nombreux autres facteurs.
Un autre grand générateur d’énergie verte, les fermes solaires, aurait également causé la mort d’oiseaux et d’autres espèces.
Ces dernières années, les déserts californiens se sont transformés en une mer de panneaux solaires, ce qui fait que de nombreux oiseaux prennent les panneaux brillants pour des bassins d’eau et s’écrasent en tentant d’y plonger.
En outre, la chaleur extrême dégagée par le matériau réfléchissant des panneaux peut incinérer instantanément les oiseaux qui s’en approchent de trop près.
Selon Basin and Range Watch, une organisation à but non lucratif de protection du désert, les fermes solaires ont également entraîné la disparition de l’habitat et du couloir de migration d’autres espèces terrestres, comme les tortues du désert et les mouflons d’Amérique.
Alors que tuer ou blesser des oiseaux comme le pygargue à tête blanche peut avoir de graves conséquences et même entraîner des poursuites pénales, les exploitants d’éoliennes ne sont souvent pas tenus responsables pour les pertes d’espèces sauvages qu’ils causent, a fait remarquer M. Baker.
« Cela va vraiment à l’encontre de l’argument environnemental et de ce pour quoi j’ai signé lorsque j’ai commencé à travailler pour le département de la pêche et de la faune », a-t-il poursuivi.
De plus, les oiseaux sont contraints de modifier leurs itinéraires de migration face à la prolifération des éoliennes.
En outre, le traitement préférentiel pour les énergies propres est également évident, selon lui, pendant le processus législatif.
« Dans le monde politique, si vous ne leur dites pas ce qu’ils veulent entendre, quand ils veulent l’entendre ou comment ils veulent l’entendre, ils couperont le siphon ou l’argent, le robinet sera fermé », a noté M. Baker.
En conséquence, les scientifiques se concentrent de plus en plus sur la relation entre les animaux sauvages et le changement climatique pour répondre à un narratif et, parfois, ils négligent le bien-être des espèces prises individuellement.
« Il y a là une différence subtile », a-t-il ajouté. « Parce qu’il est difficile pour un scientifique de continuer à obtenir des financements et à dire la vérité, si la vérité qu’il énonce n’est pas celle que les personnes qui lui accordent des financements veulent entendre. J’ai vu des projets et des idées abandonnés au niveau de la direction parce qu’ils savaient qu’ils ne seraient pas en mesure de les faire accepter par les personnes qui les financent. »
Mais, selon lui, certaines agences locales ont trouvé le moyen de contourner de telles situations.
En 2012, le Fish and Wildlife Department, où travaillait M. Baker, et plusieurs autres agences ont mené une opération contre les cultures illégales de marijuana dans les comtés de Tulare et de Fresno.
Ce qui a attiré leur attention, c’est que les producteurs déversaient des eaux usées mélangées à des pesticides nocifs qui polluaient l’environnement et affectaient gravement les animaux.
« Quelqu’un abattait un cerf et l’ouvrait ; il était aussi bleu que votre costume à l’intérieur. C’est parce qu’il avait mangé du rodenticide », a-t-il fait savoir.
Cependant, s’ils s’étaient préoccupés uniquement de sauver les cerfs, ils n’auraient pas pu attirer l’attention des législateurs. Mais parce qu’ils ont fait le lien avec le crime environnemental que les cultivateurs illégaux de marijuana pratiquaient – ce qui était l’objectif de la législature de l’État à cette époque – ils ont pu obtenir davantage de fonds du gouvernement de l’État pour mener à bien leurs opérations.
« Je déplore la perte de l’attention portée à la protection des bassins versants et des choses de cette nature », a-t-il confié.
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