Covid en Birmanie: des bénévoles, transporteurs de cadavres, rejetés par leur famille

Par Epoch Times avec AFP
10 août 2021 16:01 Mis à jour: 10 août 2021 16:17

Ils aident bénévolement à transporter les corps des victimes du virus du PCC qui fait des ravages en Birmanie et leurs familles, terrifiées à l’idée d’être contaminées, leur interdisent de rentrer chez eux.

En combinaison de protection, mains gantées, masque sur le visage, Thar Gyi et son équipe désinfectent le corps d’un moine présumément décédé du coronavirus puis le déposent à la hâte dans un cercueil pour le conduire au crématorium de Taungoo, une petite ville à 200 kilomètres au nord de Rangoun.

Le soir, la vingtaine de bénévoles rentrent se reposer dans un bâtiment délabré.

Le système médical est à terre depuis le coup d’Etat

« Ma famille m’a demandé de ne pas revenir à la maison, ils ont envoyé mes affaires ici », ils ont trop peur, raconte à l’AFP Thar Gyi, qui rêvait d’être marin avant la pandémie.

-Un volontaire brûle son équipement de protection individuelle après avoir incinéré un moine soupçonné d’être mort du virus du PCC au Myanmar, à quelque 220 km de Yangon, 6 août 2021. Photo Ye Aung Thu / AFP via Getty Images.

Le système médical est à terre depuis le coup d’Etat du 1er février qui a renversé le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi.

Les habitants ont peur de se rendre dans les hôpitaux désormais sous contrôle des militaires.

Des volontaires ont pris le relais

Et des centaines de médecins et d’infirmières sont en grève pour protester contre le passage en force des généraux et leur répression sanglante (plus de 950 civils tués). Beaucoup, visés par des mandats d’arrêt et considérés comme des « ennemis d’Etat », ont pris la fuite et sont entrés en clandestinité, tandis que de hauts responsables de la santé sont sous les verrous, dont celui chargé du programme de vaccination du pays.

Le 7 août 2021 un homme décharge un cercueil vide de son vélo alors que des volontaires arrivent pour récupérer le cadavre d’une victime présumée du coronavirus au Myanmar, à quelque 220 km de Yangon. Photo Ye Aung Thu / AFP via Getty Images.

Du coup, des volontaires ont pris le relais face à la flambée épidémique sans précédent qui frappe le pays en manque de lits, d’hôpitaux, de médicaments, d’oxygène et de vaccins.

« Les gens se détournent ou refusent de me servir »

Ils transportent dans leurs ambulances des patients infectés ou des malades décédés à domicile et sont pointés du doigt par la population.

« Dans les magasins, les gens se détournent ou refusent de me servir car ils savent que je suis un bénévole du virus du PCC », raconte Thar Gyi.

Une équipe soudée de volontaires travaille sans relâche pour traiter, enterrer et incinérer les victimes du virus du PCC, le 06 août 2021. Photo Ye Aung Thu / AFP via Getty Images.

« Les gens n’aiment pas que les ambulances se garent devant leur maison », renchérit le moine Kumara qui a quitté son monastère depuis juin pour rejoindre la petite équipe. « Ils s’enfuient et se couvrent le nez ».

Malgré ces discriminations, ces bénévoles promettent de continuer à aider.

Mais ils reçoivent très peu d’aide et sont épuisés.

La Birmanie recense des milliers de cas quotidiens contre moins de 50 début mai. Plus de 12.000 personnes sont décédées au total, un bilan sans doute largement sous-évalué.

 

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