Des chercheurs océanologues filment une pieuvre « de verre » des profondeurs – un spectacle hors du commun

Par Michael Wing
27 juillet 2021 15:53 Mis à jour: 27 juillet 2021 15:53

Lors d’une expédition océanique, des chercheurs ont récemment aperçu un spécimen d’eau profonde incroyablement rare, doté d’une peau transparente et de huit pattes, parmi d’autres curiosités extraordinaires dans le Pacifique central.

Le 8 juillet, le navire de recherche Falkor a terminé son voyage de 34 jours dans l’archipel isolé des îles Phoenix, selon un communiqué de presse du Schmidt Ocean Institute (fondé par l’ancien PDG de Google, Eric Schmidt, et sa femme Wendy), qui a soutenu l’étude.

L’équipe a effectué 21 plongées au cours de cette mission, totalisant quelque 182 heures d’exploration, et a prélevé la « plus grande collection de cultures microbiennes » dans cette partie du monde. Ils ont cartographié quelque 30 000 km² du plancher océanique en haute résolution. L’enquête a également permis de découvrir plusieurs curiosités sous-marines notables, qui ont été photographiées et filmées, dont l’image incroyable d’une pieuvre dite « de verre » (Vitreledonella alberti) vivante dans son habitat.

L’équipe de recherche capture des images montrant un Vitreledonella alberti (une pieuvre « de verre ») vivant dans son habitat lors de son expédition de 34 jours dans l’archipel reculé des îles Phoenix (Avec l’aimable autorisation de Schmidt Ocean Institute)

(Avec l’aimable autorisation de Schmidt Ocean Institute)

La photographie sous-marine a été prise par le véhicule télécommandé robotisé SuBastian.

Comme en témoignent les images, le céphalopode transparent est une curiosité à voir. Avec sa peau transparente et incolore, semblable à du verre, seuls les nerfs optiques, les yeux et le tube digestif de l’animal sont visibles, ce qui donne un spectacle fantomatique. Il est rare de voir de tels spécimens vivants de pieuvre de verre ; jusqu’à présent, les scientifiques devaient se contenter de ne les étudier qu’en triant le contenu des intestins des prédateurs océaniques.

Outre la pieuvre de verre, SuBastian a capturé l’image du plus grand poisson du monde, le rare requin-baleine, dont la longueur peut atteindre 12 mètres, et le véhicule a même été témoin de la scène comique d’un crabe volant un poisson à un autre crabe au fond de l’océan, indique le communiqué.

Les chercheurs ont assisté au spectacle comique d’un crabe volant un poisson à un autre crabe au fond de l’océan. (Avec l’aimable autorisation de Schmidt Ocean Institute)

Au cours de l’expédition, l’équipe de scientifiques a également probablement découvert de nouvelles espèces marines et des organismes d’eau profonde sur neuf monts sous-marins qui ont été explorés pour la première fois. Cinq autres monts sous-marins ont été visités grâce à l’exploration vidéo.

« La couverture de cette expédition a été remarquable. Nous avons découvert des changements d’espèces en fonction de la profondeur et de la géographie autour de l’équateur du Pacifique et des organismes vivant sur les coraux », a déclaré le Dr Tim Shank, biologiste à la Woods Hole Oceanographic Institution.

« L’examen de ces communautés des profondeurs a modifié notre façon de penser sur la manière dont les organismes vivent et interagissent sur les monts sous-marins et sur la manière dont ils maintiennent la diversité de la vie dans l’océan profond. »

Une petite langouste est posée sur un corail doré dans les profondeurs de l’océan, sur le guyot (un guyot est un mont sous-marin volcanique), encore inexploré, dans les eaux internationales de l’océan Pacifique. (Avec l’aimable autorisation de Schmidt Ocean Institute)
Image aérienne du navire de recherche Falkor dans les eaux de la zone économique exclusive (ZEE) des États-Unis alors qu’il travaille sur des monts sous-marins inexplorés et sans nom dans l’archipel des îles Phoenix. (Avec l’aimable autorisation de Schmidt Ocean Institute)

Sept des vingt-et-une plongées de l’expédition ont été effectuées dans le U.S. Pacific Remote Islands Marine National Monument (PRIMNM), une aire marine protégée du Pacifique central où la pêche est interdite.

En 2017, le Falkor a exploré la zone protégée des îles Phoenix, où des scientifiques ont étudié les propriétés régénératrices du corail des profondeurs, dont une partie des résultats a été récemment publiée. Ces recherches pourraient donner des idées pour la recherche et les technologies médicales modernes, indique le communiqué.

« En travaillant avec des scientifiques et des chercheurs locaux, cette expédition est un exemple remarquable des frontières de la science et de l’exploration que nous sommes en mesure de soutenir », a déclaré le Dr Jyotika Virmani, directeur exécutif du Schmidt Ocean Institute.

« La diffusion en direct des plongées nous permet d’apercevoir des créatures fascinantes et rarement vues, comme la pieuvre de verre transparente. En offrant cette plateforme pour approfondir la compréhension de notre océan, nous stimulons l’imagination tout en contribuant à faire avancer les connaissances scientifiques et la protection de notre monde sous-marin. »

Les membres de l’équipage du navire de recherche Falkor dirigent la première mise à l’eau du véhicule télécommandé SuBastian pendant l’expédition « Discovering Deep Sea Corals of the Phoenix Islands 2 ». (Avec l’aimable autorisation de Schmidt Ocean Institute)
Alexis Weinnig (chercheuse scientifique à l’U.S. Geological Survey) et Tim Shank (biologiste des grands fonds à la Woods Hole Oceanographic Institution) examinent une crevette des grands fonds recueillie lors d’une récente plongée du véhicule télécommandé SuBastian. (Avec l’aimable autorisation de Schmidt Ocean Institute)
Lors de la première plongée ROV de l’expédition, cet exemple frappant et clair de corallivore a été photographié : un prédateur mangeant du mucus corallien, des tissus, voire le squelette d’un corail. (Avec l’aimable autorisation de Schmidt Ocean Institute)
Un corail primnoïde fantôme est couvert d’étoiles de mer appelées ophiures communes, qui utilisent la structure du corail pour recueillir les nutriments des courants d’eau. (Avec l’aimable autorisation de Schmidt Ocean Institute)
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