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« Laisserez-vous mourir l’hôpital public ? » Des urgentistes interpellent les Français

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"Hôpitaux et patients en urgence absolue" lors d'une manifestation pour dénoncer le manque de ressources humaines et de lits d'hôpitaux face au nombre croissant d'admissions, et réclamer de meilleurs salaires. Paris le 26 septembre 2019.

Photo: : Sameer Al-Doumy / AFP

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Durée de lecture: 3 Min.

Quatre jours avant la manifestation nationale, 13 médecins urgentistes dans une tribune dimanche ont interpellé citoyens et pouvoirs publics pour un « plan d’urgence pour l’hôpital public ».
« Mesdames et messieurs nos concitoyens, laisserez-vous mourir l’hôpital public sans avoir tenté quelque chose ? On en vient à se poser la question suivante : est-ce que l’épuisement du système n’a pas été programmé ? Est-ce que tout n’a pas été fait pour que s’effondre l’hôpital public au profit de l’économie ? Le but n’est-il pas de détruire la sécurité sociale et le service public hospitalier ? », interrogent ces médecins, dont l’urgentiste Patrick Pelloux, tous membres de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), dans une longue tribune publiée dans le Journal du dimanche.
Retraçant les dérives des années 80 et 90 dans la « surconsommation des soins », puis l’arrivée dans les années 2000 de « l’hôpital entreprise », avec l’emblématique système de la tarification à l’acte, les auteurs de ce texte résument la situation actuelle : « notre mission de service public est de tout faire tout le temps, mais le gouvernement ne nous en donne pas les moyens ».

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« 35 patients hospitalisés dans les couloirs »
« Lundi 4 novembre à huit heures, 35 patients sont hospitalisés dans les couloirs d’un service d’urgences d’un hôpital parisien. Cela signifie que l’hôpital n’a pas pu absorber les 35 patients ayant nécessité une hospitalisation au cours du long week-end », décrivent-ils. Ils calculent : « il a manqué trente-cinq lits d’hospitalisation soit un effectif de deux infirmiers, deux médecins et deux aides-soignants ».
Mais, ajoutent-ils, les postes de soignants « ne sont plus pourvus parce que les conditions de travail trop difficiles effrayent les plus altruistes avec des salaires très bas (la France est au vingt-sixième rang de l’OCDE pour les salaires des infirmières) ». « Il manque des médicaments, des brancards, des lits mais aussi les humains pour occuper les services, pour s’occuper des patients« .

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Une « spirale sociale infernale »
Estimant que « le démantèlement est en cours d’achèvement« , ils assurent qu’« en épuisant les soignants, on les a fait fuir : spirale sociale infernale ». « Non seulement l’hôpital public est déficitaire, mais il deviendra inefficace puisque incapable de remplir sa mission de continuité des soins pour tous ».

Un service d’urgence porte un message « Hôpital en détresse » lors d’une manifestation. (Photo : Sameer Al-Doumy / AFP)

Ils rappellent en conclusion les revendications de la mobilisation du 14 novembre : « l’ouverture de lits », l’augmentation du budget de l’hôpital, des effectifs et des salaires, ainsi que « l’arrêt de la facturation à l’acte ».