Deux mois après les émeutes qui ont dévasté le centre-ville de Montargis, une seule personne a été jugée, déplore le maire de la ville

Par Emmanuelle Bourdy
1 septembre 2023 14:33 Mis à jour: 1 septembre 2023 14:33

Le centre de Montargis (Loiret) en est à l’heure de la reconstruction. Cette ville a été, comme 553 autres en France, gravement touchée par les émeutes qui ont fait suite à la mort de Nahel, un jeune tué à Nanterre lors d’un refus d’obtempérer, le 27 juin dernier. Depuis lors, un seul individu a été jugé. Le maire, Benoît Digeon, s’en est indigné au micro de Jean-Marc Morandini ce jeudi 31 août. 

Le centre-ville de Montargis, qui a connu de lourds dégâts lors des émeutes de début juillet, tente de se redresser. Mais pour le moment, les vitrines ont été remplacées par des panneaux de bois, en guise de protection. Pas moins de 114 commerces ont été dégradés et parmi eux, certains ont été réduits en cendres et ne pourront pas rouvrir.

Le maire avait déjà alerté sur les sous-effectifs au commissariat de Montargis

Le maire de Montargis a expliqué avoir envoyé plusieurs lettres au ministère de l’Intérieur, et en l’occurrence à Gérald Darmanin, et ce depuis plusieurs années. Dans ces courriers, il a fait état d’une perte de 30 policiers nationaux au commissariat, leur nombre étant passés de 122 à 90 aujourd’hui.

« Et ça c’est le grand problème », s’est désolé le maire, car si sa ville avait eu ces policiers, « il n’y aurait pas eu ces incendies, il n’y aurait pas eu d’émeutes, on aurait pu défendre le lieu. Mais si on est inférieur à l’adversité, et bien malheureusement on ne peut pas faire face ».

« J’espère que la justice fera le nécessaire aussi. Nous avons encore des doutes aussi là-dessus puisque on a l’impression que du côté des enquêtes de police et de la justice, ça bouge très lentement, malgré les déclarations », a par ailleurs fait remarquer l’édile, qui ne craint toutefois pas que de tels événements se reproduisent. En effet selon lui, les émeutiers savent qu’il y aura de lourdes sanctions pour ceux qui seront attrapés, car « la justice fait son travail ». Toutefois, aux yeux de Benoît Digeon, « elle ne le fait pas de manière quantitativement suffisante ».

« Pour qu’on puisse passer à une phase de répression efficace »

« Nous souhaiterions que la police judiciaire fasse son travail accéléré au niveau des enquêtes, qu’on puisse déférer les gens. On a eu, malheureusement, une seule personne qui a été jugée à Montargis même », a mentionné le maire, soulignant que les déclarations et le procureur ont été quant à eux, « beaucoup » plus « optimistes que ça ».

Comme « tout le monde est rentré de vacances », l’élu espère que l’on va « peut-être pouvoir passer à l’acte, parce que les gens responsables ont été identifiés par la police judiciaire », du moins c’est ce qu’il espère. « Maintenant il faut que les choses avancent pour qu’on puisse passer à une phase de répression efficace », a-t-il conclu.

Viviane Mallet, la présidente de l’Union des commerçants de cette ville de 85.000 habitants, œuvre pour que les commerçants puissent reprendre leur activité au plus vite. Mais ces derniers doivent encore attendre que les assurances estiment le montant des dégâts, et ce travail prend du temps.

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