Donald Trump, l’invité surprise de la «Worldwide Freedom Initiative» organisée à Paris

Par Etienne Fauchaire
13 novembre 2023 15:22 Mis à jour: 15 avril 2024 12:53

Son intervention a en quelque sorte consacré cette journée placée sous le signe de l’amitié franco-américaine. Le 10 novembre à Paris, des leaders de la droite américaine, française et européenne étaient réunis au sommet de la Tour Montparnasse dans le cadre de la première Worldwide Freedom Initiative (Initiative mondiale pour la liberté), une grand-messe visant à permettre aux conservateurs des deux continents de se rencontrer, de partager et de coopérer autour d’un projet de réflexion commun : comment prévenir le déclin de la civilisation occidentale.

Randy Yaloz, président de Republican Overseas France à l’initiative du lancement de cette « WFI », l’avait annoncé : « Il y aura un invité surprise à cet évènement ». Depuis, son nom était sur les lèvres de quelques participants tentés de deviner son identité. À 16 heures, c’est confirmé : la voix de Donald Trump résonne dans une salle qui fait silence.

Au téléphone, le candidat à la présidentielle s’exprime à travers le micro tenu par son ancien directeur de campagne David Bossie. Courte et directe, sa prise de parole est ponctuée des quelques pointes humoristiques qui le caractérisent. Corruption endémique des institutions, une économie minée par l’inflation, un monde en guerre désormais au bord de la conflagration : « C’est une situation terrible… à moins de chercher à se faire élire en tant que républicain », tonne le favori des primaires de la droite.

« Il n’y a jamais eu une élection aussi importante »

Sans surprise, l’ancien président a concentré une large part de son allocution à l’éloge de son propre bilan, de 2016 à 2020 : « Nous étions indépendants énergétiquement. Nous étions respectés à travers le monde. L’Iran ne pouvait rien faire. La Russie n’aurait jamais envahi l’Ukraine. Si vous regardez l’attaque contre Israël, cela n’allait pas se produire. » Et d’ajouter, un peu plus tard : « Nous avions la meilleure économie de l’histoire de notre pays. J’ai diminué les taxes et les régulations plus qu’aucun président ne l’a jamais fait. Nous avons totalement reconstruit notre appareil militaire. Nous étions respectés au plus haut niveau et n’aurions donc jamais eu le désastre de l’Afghanistan. »

Quatre années de gouvernance dont les résultats se reflètent, à ses yeux, dans les derniers sondages, aussi bien contre son adversaire démocrate que son rival républicain, Ron DeSantis : « Je suis en tête dans tous les États pivots. Je devance Ron-la-Morale de 65 points et je suis devant Crooked Joe Biden (jeu de mots entre escroc et tordu) ». Donald Trump a fait des petits surnoms accolés à ses adversaires politiques sa marque de fabrique. Et il n’hésite pas, avec ironie, à les expliquer : « J’ai retiré le mot “crooked“ à Hillary [Clinton, ndlr]. Nous appelons maintenant Hillary “Beautiful Hillary“ car elle est « irrelevant » (elle ne compte plus). Et nous appelons Joe, plutôt que Sleepy Joe (Joe l’Endormi), même si c’était un terme approprié, “Crooked“, car il est encore plus adapté ».

Si le candidat aime vitaliser ses discours par l’humour, en revanche, pas question d’atténuer la teneur de l’enjeu « capital » derrière l’élection présidentielle à venir : « Il n’y a jamais eu une élection aussi importante. Si nous ne la remportons pas, notre pays ne sera plus. Ils le détruisent devant nos yeux. Et nous n’allons pas les laisser faire », a-t-il conclu, avant de remercier les participants à la WFI et ses deux anciens directeurs de campagne de 2016, David Bossie et Corey Lewandowski, présents à l’évènement pour partager leur expérience en matière de stratégie électorale.

« Le peuple américain est du côté de Donald Trump »

À notre micro, le premier a de nouveau réitéré le « désastre » que serait un nouveau mandat de Joe Biden tant pour les États-Unis que pour le monde libre : « Joe Biden projette de la faiblesse aussi bien aux États-Unis qu’à l’étranger ». « La paix par la force, qui ne signifie pas “interventionnisme militaire“, est l’une des meilleures choses que nous pouvons offrir au monde en tant que nation, car la force apporte la paix ». À l’heure où les sondages traduisent l’exaspération du pays contre l’actuel locataire de la Maison-Blanche, David Bossie rappelle que la dernière élection présidentielle s’est jouée à « 34.000 votes dans trois États » et qu’à ce titre, il est essentiel que les Américains vivant à l’étranger votent lors du scrutin en novembre 2024, car « cela peut faire la différence ».

Les démêlés judiciaires de Donald Trump pourraient-ils, en revanche, nuire à sa campagne ? Pour Corey Lewandowski, le peuple américain est « du côté de Donald Trump » car il voit que ces inculpations sont sous-tendues par des considérations politiques. Une « chasse aux sorcières » qui, selon lui, « n’aura aucun impact sur le résultat de l’élection présidentielle ».

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