Elon Musk menace de poursuivre le groupe qui fait pression sur les grandes entreprises technologiques pour qu’elles bannissent des utilisateurs

Par Zachary Stieber
2 août 2023 08:30 Mis à jour: 2 août 2023 08:30

Elon Musk, le célèbre homme d’affaires, a menacé de poursuivre en justice un groupe dont les rapports ont souvent été cités par l’administration Biden, lorsque des représentants du gouvernement ont fait pression sur les grandes entreprises technologiques pour qu’elles prennent des mesures contre les utilisateurs accusés de désinformation.

Le groupe, le Centre pour la lutte contre la haine numérique (CLHN), a fait des « affirmations troublantes et sans fondement qui semblent calculées pour nuire à Twitter », a déclaré Alex Spiro, l’un des avocats d’Elon Musk, dans une lettre d’avertissement adressée au centre et datée du 20 juillet, qui a été rendue publique le 31 juillet.

Depuis que Musk a racheté Twitter, désormais connu sous le nom de X, le centre basé à Londres a critiqué à plusieurs reprises les mesures qu’il a prises, notamment le rétablissement des comptes qui avaient été interdits et l’assouplissement de la modération.

« En réintégrant des misogynes, des racistes et des incitateurs à la violence […], Twitter permet à une vague de haine de se propager sur la plateforme, en particulier à l’égard des communautés minoritaires », a déclaré l’association dans un communiqué.

Dans un article récent, le centre a affirmé que Twitter n’avait pas réagi à 99% des comptes vérifiés qui publiaient des messages « haineux ». Mais cette affirmation reposait sur le signalement d’un seul message posté par 100 utilisateurs vérifiés et sur le suivi de sa suppression ou de la modération dont il a fait l’objet quatre jours plus tard.

« Les affirmations du CLHN dans cet article sont fausses, trompeuses ou les deux à la fois, et elles ne sont étayées par rien qui puisse être qualifié de manière crédible de recherche », a déclaré M. Spiro. « L’article ne fournit aucune méthodologie pour la sélection ou le test des tweets, aucune référence pour la période de contrôle de Twitter, et aucune explication sur la raison pour laquelle les 100 tweets choisis représentent un échantillon approprié des quasi 500 millions de tweets envoyés par jour à partir duquel on peut tirer des conclusions sur les pratiques de modération de contenu de la plateforme. »

« Il est clair que le CLHN a l’intention de nuire aux activités de Twitter en détournant les annonceurs de la plateforme par des déclarations incendiaires », a ajouté M. Spiro, notant que le CLHN a affirmé que les annonceurs donnaient leur « approbation tacite » au fait que Musk « permette à la haine de prospérer » sur Twitter.

Selon lui, les avocats de Musk étudient si une action en justice pourrait être intentée pour les « affirmations fausses et trompeuses » en vertu de la loi Lanham, qui interdit les descriptions fausses et trompeuses portant sur des entreprises et des activités commerciales de particuliers.

Réponse

En réponse, une avocate du CLHN a défendu le centre et a indiqué qu’il n’avait pas fait d’affirmations fausses ou trompeuses au sujet de Twitter.

La lettre de M. Spiro, a ajouté l’avocate, représente « un effort inquiétant pour intimider ceux qui ont le courage de plaider contre l’incitation, le discours haineux et le contenu nuisible en ligne, de mener des recherches et des analyses sur les moteurs de cette désinformation, et de publier les résultats de ces recherches, même lorsque ces résultats peuvent être critiques à l’égard de certaines plates-formes ».

« S’il est vrai que le CLHN n’a pas examiné les ‘500 millions de tweets’ qui, selon vous, sont publiés chaque jour sur Twitter, le CLHN n’a jamais prétendu l’avoir fait », a écrit Roberta Kaplan, l’avocate du CLHN.

Mme Kaplan a également souligné que la menace de poursuites judiciaires n’était pas légitime.

« Les déclarations dont vous vous plaignez constituent un travail politique, journalistique et de recherche sur des sujets d’intérêt public importants, qui ne sont évidemment pas limités par le Lanham Act de quelque manière que ce soit. De plus, en tant qu’organisation à but non lucratif œuvrant pour mettre fin à la haine en ligne, le CLHN n’est manifestement pas en concurrence avec Twitter, ce qui rend vos allégations de préjudice au titre de la loi Lanham encore plus fantaisistes », a-t-elle ajouté.

Le centre a également publié des rapports qui critiquent certains des concurrents de Twitter, notamment Facebook et TikTok.

« Les actions d’Elon Musk représentent une tentative effrontée de faire taire les critiques honnêtes et les recherches indépendantes, dans l’espoir désespéré qu’il puisse endiguer la vague d’histoires négatives et reconstruire ses relations avec les annonceurs », a déclaré Imran Ahmed, PDG du centre, dans un communiqué. « Musk s’en prend au CLHN parce que nous révélons la vérité sur la propagation de la haine et de la désinformation sur Twitter sous sa direction, et cela a un impact sur son chiffre d’affaires. Le CLHN continuera à tenir les entreprises de médias sociaux qui propagent la haine et la désinformation en ligne responsables devant le public. »

Un peu plus tôt

Le centre est favorable à la suppression des comptes des personnes qui prônent la haine et la désinformation, y compris certains sites web conservateurs bien connus. Il a ciblé des personnes en raison de leurs opinions sur les vaccins Covid-19, en désignant 12 d’entre elles comme la « douzaine de désinformateurs » et en demandant aux entreprises de médias sociaux de les bannir. « Ils ont tous omis de supprimer les comptes d’éminents anti-vaxxers qui ont violé à plusieurs reprises leurs conditions d’utilisation », a déclaré le groupe à l’époque.

Il ajoute que « le moyen le plus efficace de mettre fin à la diffusion d’informations préjudiciables est de déplatformer les récidivistes les plus visibles ».

Parmi les messages mis en évidence par le centre, l’un d’entre eux, publié fin 2020, affirmait que les personnes devraient présenter une preuve de vaccination contre le Covid-19 pour voyager, ce qui s’est avéré exact, et un autre, publié début 2021, dénonçait l’absence de données sur l’innocuité des vaccins Covid-19 pour les femmes enceintes après qu’elles aient été exclues des essais cliniques.

L’administration du président Joe Biden a encouragé l’effort de déplatformage, ce qui a conduit à une répression par certaines entreprises et à plusieurs actions en justice. Un juge fédéral a estimé que ces pressions étaient probablement illégales et a empêché les fonctionnaires de l’administration de correspondre avec les entreprises, mais cette décision a été suspendue pour l’instant.

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