Escroqué de 21.000 euros sur Leboncoin, il en récupère 15.000 grâce à une petite ligne dans son assurance

Par Robin Lefebvre
13 janvier 2023 14:51 Mis à jour: 13 janvier 2023 14:51

En vendant son véhicule sur le site Leboncoin, le jeune homme avait été escroqué de 21.000 euros en percevant un faux chèque de banque, malgré l’aval de sa propre banque.

Thomas commençait à désespérer. Victime d’une arnaque au faux chèque de banque en vendant son Volkswagen Tiguan sur Leboncoin, cet habitant de Rennes (Ille-et-Vilaine) n’avait jamais pu toucher les 21.000 euros de la vente.

En plus de cette arnaque, le jeune homme accusait sa banque de lui avoir certifié que le chèque était authentique. Grâce à son cri d’alerte lancé en novembre 2022 auprès d’actu Rennes, Thomas a réussi à récupérer près des trois-quarts de la somme perdue, en relisant avec minutie les conditions générales de vente de son assurance automobile.

Une petite ligne salvatrice

Peu de temps après la sortie de l’article, Margaux, une lectrice d’actu.fr, contacte Thomas. Comme lui, la jeune femme a été victime d’une escroquerie similaire au faux chèque de banque lors d’une vente sur Leboncoin.

« Son histoire ressemblait beaucoup à la mienne alors j’ai voulu retrouver son compte sur Twitter pour lui dire comment récupérer une partie de la somme », raconte l’habitante de Saint-Malo.

C’est une astuce assez simple. Elle tient en une dizaine de mots inscrits au milieu des longues pages de conditions générales de vente de l’assurance automobile. Coup de chance: Margaux et Thomas ont la même assurance. Voici un extrait des conditions générales: « Particularité lors de l’obtention du véhicule par remise d’un chèque de banque frauduleux : nous indemnisons à concurrence du montant figurant sur le chèque de banque frauduleux, dans la limite de 15 000 euros maximum. »

Attention, chaque assurance a ses propres conditions générales et toutes ne proposent pas cette indemnisation. Néanmoins, si chaque conducteur en France doit posséder une assurance automobile, très peu sont au courant des risques pour lesquels ils sont couverts. « Sans l’intervention de Margaux, je n’aurais jamais su », reconnaît Thomas.

Un combat difficile mais payant 

Le Rennais entame la procédure d’indemnisation en appelant son assurance. Première étape et première désillusion: son assureur lui annonce qu’il est hors délai.

« J’ai été assez mal reçu au téléphone. J’ai donc relu une nouvelle fois le paragraphe des conditions générales de vente et aucun délai n’était mentionné, alors j’ai insisté une nouvelle fois ! »

Le deuxième appel a finalement été le bon. L’assurance décide donc d’ouvrir début décembre un dossier d’indemnisation. Un expert mandaté est alors chargé d’évaluer la valeur de la voiture. Montant d’indemnisation expertisé: 14.450 euros. « Quand j’ai vu ça, j’ai repris espoir. »

Le 24 décembre 2022, soit trois semaines après l’ouverture du dossier, Thomas perçoit la somme sur son compte bancaire. « Un super cadeau de Noël qui m’a permis de racheter une voiture pour faire mes trajets entre chez moi et mon lieu de travail, situé à une cinquantaine de kilomètres », se réjouit le jeune homme.

Une erreur de la banque qui ne passe pas

Malgré cette agréable nouvelle, Thomas peine à tourner la page. « Il manque encore 7000 euros par rapport aux 21.000 euros perdus lors de l’arnaque », souligne t-il avec sérieux. Il n’oublie pas non plus l’erreur de sa banque qui lui avait confirmé l’authenticité dudit chèque de banque.

Thomas compte bien saisir la justice afin d’obtenir gain de cause. Pour ce faire, la victime de l’arnaque sur Leboncoin a sollicité les services de Maître Arnaud Delomel, avocat spécialisé en escroquerie bancaire.

Contacté par actu Rennes, l’avocat explique que, contrairement à Thomas, la majorité des victimes abandonne l’idée de lancer une procédure judiciaire, une fois l’indemnisation de l’assurance perçue. « C’est dommage car les banques ont un sentiment d’impunité alors qu’elles commettent des erreurs aux grandes conséquences pour les victimes », constate Arnaud Delomel.

Pour l’avocat spécialiste, les dossiers d’arnaques au faux chèque de banque vont décroître au fil du temps. « Ce sont les SMS frauduleux qui deviennent aujourd’hui les arnaques les plus courantes. » Des méthodes contre lesquelles il est souvent difficile d’espérer une indemnisation.

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