Étude: les manifestations de Black Lives Matter sont alimentées par Twitter

Par Daniel Y. Teng
6 novembre 2022 02:28 Mis à jour: 6 novembre 2022 03:15

Twitter a joué un rôle déterminant en aidant Black Lives Matter à s’organiser et à diffuser des informations au plus fort du mouvement, selon une nouvelle étude.

L’analyse de l’Australian National University porte sur 118 millions de tweets répartis sur une période de deux ans, de 2020 à 2021.

« Concernant les militants, nous pouvons voir que les manifestations ont servi d’indicateur pour le nombre de tweets, et inversement, le nombre de tweets a servi d’indicateur pour les manifestations », a déclaré le professeur Colin Klein, chercheur principal dans un communiqué.

« Vous pouvez clairement voir les modèles d’engagement politique. Les militants mènent et sont menés par les manifestations, tandis que la droite réagit davantage au contexte politique, » a‑t‑il ajouté.

Les hashtags les plus courants identifiés par l’équipe sont : #BlackLivesMatter, #GeorgeFloyd, #BreonnaTaylor, #Black et #ICantBreathe. Ces hashtags ont permis au mouvement de gagner en popularité.

Black Lives Matter a été critiqué pour avoir détourné les préoccupations légitimes suscitées par le recours excessif aux forces de police au profit de la théorie critique de la race, tout en fomentant des manifestations violentes aux États‑Unis et dans le monde entier, ainsi que des actions telles que « s’agenouiller » et abattre des statues de personnages historiques.

Les manifestants s’agenouillent et lèvent les mains face à la police anti-émeute devant la Maison Blanche, le 1er juin 2020, (ROBERTO SCHMIDT/AFP via Getty Images)

La théorie critique de la race (CRT) soutient que les États‑Unis d’Amérique font preuve d’un racisme et d’une oppression systématiques, les Blancs dominant évidemment les Noirs.

Cependant, cette théorie est souvent remise en question dans la mesure où elle partage largement les idées des régimes marxistes et communistes tout en ignorant les problèmes réels qui touchent les communautés noires.

Les utilisateurs de Twitter de droite et de gauche réagissent différemment aux crises

En outre, l’équipe a identifié trois groupes distincts de commentateurs utilisant Twitter : les militants de droite, de centre gauche et de gauche.

L’étude conclut que les militants de gauche parviennent à susciter une activité intense et de courte durée sur la plateforme pour attirer l’attention, pour ensuite se dissiper rapidement.

En revanche, les comptes de droite réagissent souvent aux activités de gauche, leurs réactions se maintiennent dans la durée mais sont plus modérées.

« Cette observation ressemble aux résultats obtenus par les chercheurs au lendemain, par exemple, d’une fusillade de masse aux États‑Unis. Le contrôle des armes à feu fait l’objet d’une grande attention rapidement, mais l’intérêt pour l’achat d’armes à feu perdure dans le temps », a déclaré Klein.

L’équipe a relevé des schémas d’activité similaires après le meurtre de George Floyd en mai 2020.

« Les comptes de droite ont également évolué dans leur façon de formuler les choses. Au début, ils étaient plus divisés. Il y avait beaucoup de rhétorique pro‑police. Après l’assassinat de George Floyd, ce discours a été supplanté par la formule ‘les militants sont des terroristes’. »

Musk divise la gauche

La plateforme de médias sociaux Twitter a été régulièrement critiquée pour avoir censuré les contenus des commentateurs de droite ou conservateurs, notamment en excluant l’ancien président des États‑Unis Donald Trump de la plateforme, tout en permettant aux responsables du Parti communiste chinois et aux Talibans de rester.

Par conséquent, l’achat récent de Twitter par Elon Musk a été salué par les principaux conservateurs, dont les républicains Marsha Blackburn (Parti républicain‑Tennessee) et Ted Cruz (Parti républicain‑Texas), comme une victoire pour la liberté d’expression.

Musk a rapidement limogé le PDG et le conseil d’administration et aurait réorganisé les opérations de la société – tout en prévoyant un nouveau service d’abonnement – pour rendre la plateforme plus rentable.

Illustration  (Samuel Corum/AFP via Getty Images)

En réponse, la nouvelle plateforme de l’ancien PDG Jack Dorsey, Bluesky, a commencé à prendre de la vitesse après l’annonce de l’achat, suggérant que les utilisateurs de gauche pourraient se retirer de Twitter.

Malgré la rapidité avec laquelle Musk a fait le ménage chez Twitter, Jason Miller, PDG et fondateur de Gettr, un concurrent de Twitter créé en juillet 2021, s’est montré cynique quant à la possibilité de changer la plateforme de médias sociaux.

« On ne peut pas sauver Twitter. C’est une plateforme moribonde. Même Elon Musk ne croit pas vraiment en Twitter… S’il pouvait éviter de payer trop cher pour Twitter et échapper à cette déposition imminente, il le ferait sans hésiter », a déclaré Miller dans un communiqué.

« Les données sur Twitter ne sont pas réalistes. Ils le savent, nous le savons, et surtout, Elon Musk le sait. C’est pourquoi il les a remis en question encore et encore. »

Pour Miller, un changement profond au sein de Twitter ne serait possible que si « chaque programmeur, chaque ingénieur et chaque modérateur » était licencié, la discrimination politique étant « trop fondamentalement ancrée » dans la culture de l’entreprise.

Gettr a enregistré une croissance de 50% de son nombre d’utilisateurs au cours de l’année écoulée, devançant ainsi MeWe et Parler. La plateforme compte 6,5 millions d’utilisateurs dans le monde.

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