Une partie des migrants d’Afrique de l’Est expulsés de Mayotte sont en train d’être transférés au château de Grignon dans les Yvelines. Cet édifice du XVIIe siècle avait déjà accueilli 200 réfugiés sans-abri en 2022.
Ce lundi 26 février, un avion devait atterrir à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle en provenance de Mayotte. À son bord : 195 migrants originaires de l’Afrique de l’Est qui avaient trouvé il y a quelques mois refuge à Mayotte, cette petite île française d’un archipel situé entre le Mozambique et Madagascar. L’association Emmaüs avait prévu de les accueillir à l’arrivée et de les transférer au château de Thiverval-Grignon dans les Yvelines, rapporte Le Parisien.
Le transfert a été planifié dans l’urgence et « sans négociation possible », déplore Nadine Gohard, la maire de Thiverval-Grignon, qui a écrit aux habitants de sa petite commune de 1200 habitants ce lundi matin.
Une source préfectorale explique cette décision soudaine : « Dans le contexte tendu que connaît actuellement l’île, l’acceptabilité locale à leur égard s’étiolait ». La maire s’étonne de son côté « de la soudaineté et l’urgence de cette demande », rappelant que « la situation à Mayotte n’est pas nouvelle… »
La majorité des nouveaux arrivants restera dans l’édifice du XVIIe siècle au moins jusqu’à la mi-mars. Selon France Info, un total de 308 personnes ont été expulsées de Mayotte dimanche et 410 autres lundi, dans le cadre du démantèlement du camp du stade de Cavani. Ce total de 718 personnes devaient être transférées vers l’Hexagone et prises en charge par deux autres préfectures.
Un château transformé en centre d’accueil
Le château de Grignon a déjà accueilli 200 réfugiés sans-abri fin 2022. À cette époque, il avait été transformé en centre d’accueil pour SDF en l’espace de deux jours.
Berceau de l’agronomie française depuis Charles X (1826) et classé monument historique depuis 1941, le château de Grignon est la propriété de l’État. L’école d’ingénieurs AgroParisTech a occupé les locaux jusqu’en novembre 2022.
Dans le cadre du déménagement de l’école AgroParisTech, le mobilier d’époque du château de Grignon avait été bradé aux enchères, une « énorme erreur » reconnue par Alain Caumeil, à la tête de la Direction nationale d’interventions domaniales (DNID).
Controversée, l’idée de la vente du domaine de Grignon, qui comprend un parc de 300 hectares, vient tout juste d’être définitivement abandonnée.
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