Favorable au port du burkini, le maire de Grenoble Éric Piolle prendra position avant l’ouverture des piscines en juin

Par Emmanuelle Bourdy
3 mai 2022 23:06 Mis à jour: 4 mai 2022 05:32

L’été approchant, le port du burkini dans les piscines municipales est de nouveau au cœur de la tourmente. Le maire de Grenoble, Éric Piolle, a relancé le débat à demi-mot dans une lettre adressée au président de la République.

Si certains sont hésitants ou farouchement opposés à l’autorisation du burkini dans les piscines municipales, avançant que cela va à l’encontre du respect des principes de la République et de la laïcité, d’autres, pour les mêmes raisons, veulent l’autoriser. C’est le cas du maire de Grenoble.

Il veut veiller à ce qu’aucun règlement intérieur ne constitue une discrimination

Dans une lettre qu’Éric Piolle a adressée à Emmanuel Macron, les thèmes de la réforme des retraites, de l’urgence climatique, ou encore de la liberté d’association ont été mentionnés. Celui de la laïcité a également été abordé, soulevant ainsi la question du burkini dans les piscines municipales, rapporte Le Dauphiné libéré. Un sujet qui préoccupe depuis quelques années l’édile, qui a d’ailleurs récemment soutenu le mouvement des Hijabeuses, ces footballeuses réclamant de pouvoir jouer en portant le voile.

« À Grenoble, nous veillerons à ce qu’aucun règlement intérieur d’aucun équipement public ne constitue une injonction ou une discrimination », a indiqué Éric Piolle au chef de l’État dans sa missive de quatre pages, ajoutant sans désigner explicitement le terme de burkini : « Nous y serons particulièrement attentifs pour les femmes et les minorisés de genre que l’on contraint spécifiquement. »

Pour lui la marque du patriarcat, « c’est l’injonction à se couvrir ou se découvrir »

Les associations défendant le port du burkini revendiquent ce vêtement totalement couvrant, car il représente pour les femmes qui le portent le moyen de profiter d’un service dont elles seraient privées sans. Un point de vue que partage également l’élu d’Europe Écologie-Les Verts.

Interrogé par Le Dauphiné libéré, Éric Piolle a ouvertement déclaré que le port du burkini serait une question abordée lors du conseil municipal du mois de mai. « Nous nous sommes engagés à prendre position avant l’ouverture des piscines en juin », a-t-il précisé. « Nous considérons que ce qui est la marque du patriarcat, c’est l’injonction à se couvrir ou se découvrir. On a posé des interdits et pour nous, il faut regarder la pertinence de ces interdits qui ne font pas avancer et qui ne respectent pas la liberté de pratiquer ou non une religion. La laïcité est ici utilisée comme cheval de Troie, à mauvais escient, et vient imposer des discriminations entre les femmes et les hommes », a encore argumenté le maire de Grenoble.

Ne craignant pas de relancer la polémique, l’élu a encore signifié que c’est justement parce que cette question n’est pas tranchée que cela pose problème. « Quand il y a confusion, cela perpétue le débat et donne un levier à l’islam politique qui cherche à avancer des pions, mais aussi laisse cours à de nombreux discours qui cachent mal leur racisme antimusulman », a-t-il conclu.

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