France: le braconnage sous-marin dans un site protégé en procès

4 juillet 2018 12:55 Mis à jour: 4 juillet 2018 13:00

Quatre braconniers accusés d’avoir pillé mérous, oursins et coquillages dans les eaux protégées du Parc national des Calanques, dans le sud-est de la France, ont commencé à comparaître mercredi à Marseille dans un dossier emblématique de la lutte contre les atteintes à l’environnement.

Entre Marseille, Cassis et La Ciotat, les Calanques, paradis des randonneurs et des baigneurs, offrent un riche patrimoine naturel, terrestre et marin  que le parc s’efforce de protéger, notamment en imposant des zones de non-prélèvement. Les prévenus, âgés de 27 à 40 ans, sont accusés d’être passés outre ces interdictions pour écouler leur marchandise illicite auprès de particuliers mais également de restaurateurs, écaillers et poissonniers de Marseille, parfois renommés.

Principal prévenu, Stéphane Avedissian, soupçonné d’avoir pris part au braconnage et d’avoir organisé une partie de la revente de la pêche, aurait gagné quelque 58.000 euros par ces activités, a relevé la présidente Christine Mée, devant le tribunal de grande instance de Marseille. Le gain total pour les quatre prévenus est estimé à quelque 160.000 euros.

Mérou, corb, œil de Sainte Lucie, ces espèces protégées voire gravement menacées étaient pêchées par dizaines de kilogrammes, souvent la nuit, dans ce havre de biodiversité.

Sept poissonniers et restaurateurs qui s’étaient fournis auprès de ce réseau, et un cinquième braconnier, ont pu échapper à un procès moyennant plusieurs centaines d’euros d’amende et l’obligation de participer à un stage de sensibilisation à la protection de l’environnement. L’enquête sur cette bande de braconniers de Méditerranée, qui a globalement reconnu les faits durant l’enquête, a débuté par une dénonciation anonyme en 2015.

Écoutes, surveillances physiques lors des ventes aux professionnels, épluchage des comptes bancaires familiaux… Les enquêteurs ont employé les grands moyens pour un dossier présenté comme exemplaire. « Il s’agit de la première affaire de cette importance à être jugée en France », a relevé le Parc national dans un communiqué.

« Les zones de non-pêche constituent une banque de biodiversité que les prévenus ont pillée, au détriment de l’effort consenti par tous », a-t-il regretté. Le parc a calculé avoir essuyé un « préjudice écologique » de 450.000 euros, dont il compte demander réparation. Le comité régional des pêches et les associations France Nature Environnement et Sea Shepherd se sont aussi portées partie civile.

DC avec AFP

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