Dans un état déplorable, les animaux appartenaient à un particulier qui avait déjà fait l’objet d’un signalement auprès des services du département.
Tout commence au mois d’avril dernier. Après un signalement au refuge de la Société de protection des animaux (SPA) de Saint-Pierre-du-Mont concernant des équidés victimes de mauvais traitements, la Cellule anti-trafic (CAT) de l’association alerte à son tour la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) du Gers afin qu’elle vérifie la véracité des allégations.
Les investigations menées par la DDCSPP concluent que le propriétaire des animaux est loin de respecter les règles d’hygiène et de soins attendues. Les autorités lui font part de plusieurs recommandations et l’enjoignent de remédier à ces manquements. Quelque temps plus tard, les services de la DDCSPP se rendent de nouveau chez l’intéressé afin de vérifier que les recommandations faites ont été respectées et que le sort des équidés s’est amélioré.
Constatant que le propriétaire a laissé les choses en l’état, la DDCSPP décide de lui retirer les animaux et mandate la SPA pour les prendre en charge. Le 16 juillet, les membres du Grand Refuge de Pervenchères (Orne) – le seul centre de la SPA spécialisé dans la prise en charge des équidés – se rendent sur place, accompagnés par la gendarmerie, la police municipale, des agents de la DDCSPP et de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE).
Une fois sur les lieux, les membres de la SPA découvrent avec stupeur la situation épouvantable dans laquelle se trouvent les 19 équidés.
« Certains chevaux se trouvaient dans des box complètement insalubres, avec énormément de fumier à l’intérieur, ils n’avaient pas été nettoyés depuis plusieurs mois. Les étalons se battaient entre eux, certains portaient des traces de morsures infectées, des abcès qui n’étaient pas soignés. Ils n’avaient pas de nourriture, et l’eau était tellement souillée que l’on ne pouvait pas appeler ça de l’eau », a expliqué Stéphanie Girard, responsable adjointe du Grand Refuge de Pervenchères, aux journalistes de France Bleu.
Une plainte déposée pour maltraitance et négligence
Mal nourris, les équidés étaient faméliques. « Pour vous donner une idée, on note l’état de santé des animaux de 1 à 5. Sachant que 2,5 signifie un état normal, 5 un surpoids, et 1 une maigreur importante. Les vétérinaires ont estimé que ces équidés avaient entre 1 et 1,5. Certains étalons ont entre 50 et 75 kilos à reprendre pour retrouver un poids correct. C’est énorme », poursuit Mme Girard.
Sept étalons, un âne, deux poulains et neuf juments ont été secourus et évacués vers le Grand refuge ou d’autres structures adaptées.
« On va tous pouvoir les soigner. Mais il faut y aller doucement, pour ne pas choquer leur organisme. On va les nourrir progressivement, pour qu’il reprenne du poids peu à peu. On va soigner leurs plaies, les requinquer. Et puis il faut aussi qu’ils réapprennent à faire confiance à l’homme », souligne Stéphanie Girard.
La SPA a décidé de déposer plainte contre le propriétaire des équidés pour maltraitance et négligence.
« Le propriétaire s’est probablement retrouvé dépassé par la situation, mais n’a pas voulu le reconnaître. C’est une personne d’un certain âge, qui n’était pas en capacité de subvenir à leurs besoins. Mais surtout, il a ignoré les recommandations des services vétérinaires, s’est fermé et n’a rien voulu savoir. Dans ces affaires, on essaye toujours de trouver des solutions, la saisie des animaux est toujours l’ultime solution mise en place », conclut Mme Girard.
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