Groenland : « On n’espionne pas un allié », insiste la Première ministre danoise

La première ministre danoise, Mette Frederiksen, écoute le sommet des dirigeants de la Force expéditionnaire interarmées (JEF), le 9 mai 2025 à Oslo, en Norvège.
Photo: Alastair Grant - WPA Pool/Getty Images
La Première ministre danoise Mette Frederiksen a dénoncé vendredi le possible espionnage américain au Groenland, après que le Wall Street Journal (WSJ) a affirmé que Washington allait renforcer la surveillance du territoire autonome danois convoité par Donald Trump.
« Évidemment, on ne peut pas espionner un allié », a dit Mette Frederiksen depuis Oslo, où elle assiste à la réunion des dix pays de la JEF (Joint expeditionary force) qui rassemble le Royaume-Uni et les pays du nord de l’Europe.
« Notre ministre des Affaires étrangères a déjà eu une conversation avec les États-Unis » à ce propos, a-t-elle rappelé. Jeudi, la chargée d’affaires américaine Jennifer Hall Godfrey a été convoquée au ministère danois, en présence notamment d’un représentant du gouvernement groenlandais.
« L’espionnage à Nuuk par les États-Unis est complètement inacceptable »
« Nous ne pouvons pas tolérer qu’on commence à s’espionner les uns les autres. Ce message a été envoyé aujourd’hui de manière très claire », a dit jeudi à la télévision danoise DR le chef de la diplomatie danoise Lars Løkke Rasmussen.

Le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Løkke Rasmussen, le 4 mai 2025 à Copenhague, au Danemark. (Martin Sylvest Andersen/Getty Images)
« L’espionnage à Nuuk par les États-Unis est complètement inacceptable. C’est irrespectueux », a pour sa part réagi le Premier ministre groenlandais, Jens-Frederik Nielsen.
Identifier qui soutient les objectifs américains au Groenland et au Danemark
Selon le WSJ, les agences de renseignement ont reçu pour instructions d’en savoir plus sur le mouvement indépendantiste du Groenland et sur ses positions concernant l’exploitation des ressources par les Américains sur cette immense île.
Les agences de renseignement ont été invitées à identifier les personnes au Groenland et au Danemark qui soutiennent les objectifs américains sur ce territoire autonome danois, ajoute le quotidien américain.
Les tensions sont fortes entre Washington et Copenhague depuis que Donald Trump a, à plusieurs reprises, averti qu’il voulait prendre le contrôle du Groenland, invoquant des raisons de sécurité et refusant d’exclure le recours à la force.

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