Homéopathie déremboursée : « désastreux » pour l’emploi chez Boiron

Par afp
10 juillet 2019 09:07 Mis à jour: 12 juillet 2019 14:25

« Un grand sentiment d’injustice » : les syndicats des personnels de Boiron accusent le coup après la confirmation du déremboursement de l’homéopathie, qui aura des « conséquences désastreuses » selon eux avec un millier d’emplois menacés selon la direction.

« En matière judiciaire, le témoignage a une grande importance mais ce n’est manifestement pas le cas pour la Haute autorité de santé », déplore Alain Cohard (CFE-CGC).

« Des millions de témoignages de patients et de médecins montrent chaque jour que l’homéopathie fonctionne et on les a balayés d’un revers de manche, je ne sais pas à quoi joue ce gouvernement », ajoute-t-il.

« C’est lamentable et on est persuadé que les conséquences seront désastreuses pour l’emploi », renchérit Jean-Pierre Icard (CFDT).

« Tous nos médicaments remboursés sont distribués par nos 30 établissements de distribution répartis sur la France, qui emploient un millier de personnes. On va perdre du chiffre d’affaires et il n’y aura plus besoin d’autant de personnels », redoute-t-il.

Pour Vincent Mounier de Force Ouvrière (FO), qui a appris la mauvaise nouvelle mardi soir à Paris au sortir d’une réunion au cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, le millier d’emplois menacés évoqué par la direction concerne aussi d’autres services (production, stockage, administratif).

« Ça nous paraît complètement inconcevable de rebondir en 18 mois, on est pris au dépourvu, on ne s’attendait pas à cette violence en termes de déremboursement », souligne-t-il. « Les équipes étaient déjà dans un état anxiogène, là c’est le deuxième effet kiss cool (marque de pastille rafraîchissante appartenant à la société Cadbury France) ».

La douche froide passée, les syndicats comptent désormais parler de l’avenir avec la direction, et de la stratégie qu’elle compte adopter. Une réunion ordinaire du comité social et économique (CSE) central est prévue le 19 septembre au siège de l’entreprise à Messimy (Rhône) mais la discussion pourrait commencer avant.

« On va voir ce qu’ils proposent et nous on va réfléchir à des contre-propositions pour maintenir l’emploi », déclare le représentant CFDT.

Pour son collègue de la CFE-CGC, la direction a déjà donné des signes de diversification avec l’acquisition, fin 2017, des brevets et marques d’un dispositif médical du suisse Alkantis, et le lancement en 2018 d’Arnicrème, produit de parapharmacie et non médicament.

Mais l’essentiel, pour l’heure, est de « gagner du temps » et d’obtenir un délai supplémentaire, juge FO.

La direction du groupe a assuré mardi soir qu’elle ferait tout pour « combattre » la décision gouvernementale en demandant à être reçue par le président Macron.

D. S avec AFP

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