Hong Kong: au moins quatre arrestations à la veille du 34e anniversaire de Tiananmen

La police arrête l'artiste Sanmu Chen (au c.) à Causeway Bay près de Victoria Park à Hong Kong le 3 juin 2023.
Photo: YAN ZHAO/AFP via Getty Images
La police de Hong Kong a arrêté préventivement samedi au moins quatre artistes ou militants pro-démocratie, à la veille du 34e anniversaire de la répression meurtrière du mouvement de Tiananmen en Chine.
La police de l’ancienne colonie britannique a annoncé dans la soirée que quatre personnes avaient été arrêtées « pour conduite désordonnée sur la place publique », et pour « actes à des fins séditieuses ». Quatre autres sont soupçonnées de « trouble à l’ordre public » et ont été placées en détention pour « faciliter l’enquête », a indiqué la police sur sa page Facebook, sans plus de précision.
Pendant plus de 30 ans, des dizaines de milliers de personnes se sont réunies chaque année dans le parc Victoria au centre de Hong Kong pour une veillée aux chandelles en mémoire des plus de 1000 manifestants pacifiques tombés sous les balles de la répression le 4 juin 1989 sur la place Tiananmen à Pékin.
Plusieurs artistes performeurs interpellés
La police était présente en masse samedi au parc Victoria et autour du district animé de Causeway Bay, où elle fouillait les personnes qui s’y promenaient. Des journalistes de l’AFP y ont vu la police interpeller dans la journée plusieurs artistes performeurs, dont certains qui ne semblaient rien faire de particulier, et les embarquer dans ses fourgons.
Ils y ont également vu l’artiste Sanmu Chen chanter en boucle « N’oubliez pas le 4 juin ! Peuple de Hong Kong, n’ayez pas peur d’eux ! ». L’homme a alors été embarqué dans un fourgon de police. Une autre artiste performeuse, Chan Mei-Tung, a également été emmenée. Elle se promenait dans le quartier quand elle a été interpellée et fouillée par la police, a constaté l’AFP. L’an dernier, elle avait déjà été arrêtée à la veille de l’anniversaire de Tiananmen. Elle avait découpé une pomme de terre en forme de bougie et l’avait éclairée avec un briquet. La police a aussi interpellé samedi un jeune couple qui tenait des chrysanthèmes blancs, symbole de deuil. Quand l’AFP lui a demandé s’ils étaient en état d’arrestation, l’homme a répondu : « Je n’en ai aucune idée », avant d’être emmené.
« Plaider la cause des droits humains et des libertés fondamentales en Chine »
Les médias locaux ont rapporté que deux autres militants connus, Lau Ka-yee et Kwan Chun-pong, avaient été expulsés du parc Victoria par la police. Des photos les montrent la bouche couverte de scotch rouge, et tenant un morceau de papier où il est écrit : « En signe de deuil pour les morts et les victimes du 64 (4 juin), respect pour les mères de Tiananmen ». Un autre militant et responsable de l’Alliance démocratique, Chiu Yan-loy, a indiqué à l’AFP que la police lui avait demandé à plusieurs reprises ce qu’il avait prévu de faire dimanche. « Ils m’ont répété plusieurs fois de ne pas sortir de chez moi ce jour là », a-t-il affirmé.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a indiqué samedi dans un communiqué que le « courage » des victimes de la place Tiananmen « ne serait pas oublié », ajoutant que les États-Unis continueraient à « plaider la cause des droits humains et des libertés fondamentales en Chine et dans le monde ».

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