Crainte d’un « sur-accident » et risque de pollution de la Seine suite à l’incendie de Rouen

Incendie de l'usine Lubrizol classée SEVESO site haut seuil à Rouen.
Photo: : PHILIPPE LOPEZ/AFP/Getty Images
Dans la nuit de mercredi à jeudi, à Rouen, un incendie s’est déclaré dans l’usine Lubrizol qui fabrique des additifs pour lubrifiants. Cette usine est classée Seveso « seuil haut » qui désigne les sites industriels présentant des risques d’accidents majeurs.
La priorité des services de secours est « de protéger les produits dangereux » qui se trouvent encore dans l’usine en feu Lubrizol à Rouen afin d’« éviter un sur-accident », a déclaré jeudi Jean-Yves Lagalle, responsable des pompiers de Seine-Maritime.
« La priorité des priorités c’est les installations intérieures de l’entreprise qui ne sont pas encore touchées », a-t-il dit, ajoutant que deux usines classées Seveso seuil bas à proximité de l’usine en feu ont été évacuées.
Un« risque de pollution de la Seine ». « On continue de lutter contre le feu avec un risque de pollution de la Seine par débordement des bassins de rétention », a déclaré le préfet de Normandie Pierre-André Durand lors d’une conférence de presse.
Un incendie qui ne s’éteint pas qu’avec de l’eau
Vers 2H30, un incendie s’est déclaré dans un entrepôt de l’usine, située à environ 3 km du centre-ville et de la cathédrale de Rouen, qui n’a pas fait de victime.
L’usine classée Seveso seuil haut, où travaillent environ 400 employés, fabrique et commercialise des additifs qui servent à enrichir les huiles, les carburants ou les peintures industriels. Un important nuage de fumée était toujours visible jeudi matin à une dizaine de km à la ronde.
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Un incendie « hors norme »
« Les sapeurs-pompiers pataugent dans 3 ou 4 cm d’hydrocarbure, ce type de feu ne s’éteint pas qu’avec de l’eau, il faut mettre de l’émulseur, un tapis de mousse », a dit M. Lagalle. « C’est un feu extrêmement dangereux pour la sécurité du personnel », a-t-il ajouté, qualifiant l’incendie d’« hors-norme ».
Sur twitter, le ministère de l’Intérieur, « par mesure de précaution », conseille « d’éviter les déplacements non indispensables dans l’agglomération de Rouen ».
Interrogé sur l’ampleur de l’accident industriel, le préfet a assuré qu’il n’y avait aucune « minoration des risques » par les pouvoirs publics. « S’il avait fallu confiner, nous aurions confiné, s’il avait fallu évacuer, nous aurions évacué », a-t-il dit.

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