Irak: un 7e Français condamné à mort pour appartenance au groupe Daesh

Par Epoch Times avec AFP
29 mai 2019 10:15 Mis à jour: 30 octobre 2019 15:38

Un tribunal de Bagdad a condamné à mort mercredi Yassine Sakkam pour appartenance au groupe jihadiste Daech (parfois appelé État Islamique (EI)), portant à sept le nombre de Français ayant écopé en quatre jours de la peine capitale dans ce pays, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Je reconnais avoir fait allégeance (à Daech). Je touchais un salaire de 70 dollars » par mois, a dit lors de l’audience le jeune homme de 29 ans, l’un des Français de Daech les plus médiatisés.

« En France, je ne m’intéressais à rien, ni à la Palestine, ni à l’Irak, ni à la guerre. Je pensais seulement à gagner de l’argent. Entre deux verres (d’alcool) et de la cocaïne, j’ai appelé mon frère (en Syrie) et je lui ai dit: ‘je viens te voir' », a-t-il raconté.

À la question du juge qui lui demandait où se trouvait actuellement son frère, il a répondu: « Il s’est fait exploser à la frontière irakienne. » « Je regrette, je demande pardon à l’État irakien et aux victimes », a-t-il poursuivi.

Plus tôt dans la journée, le même tribunal avait condamné à mort un Tunisien, Mohammed Berriri, âgé de 24 ans, pour la même accusation. M. Berriri a indiqué avoir fait partie de différentes « brigades » de Daech, où il était employé comme garde.

« Je regrette d’avoir rejoint Daech », a-t-il dit.

« Je suis parti en Syrie parce que j’étais énervé et que je pensais que Daech défendait les plus faibles. Aujourd’hui, j’ai vu la vérité sur Daech et je n’ai plus rien à voir avec cette organisation », a-t-il ajouté.

Un groupe de 10 djihadistes français présumés arrêtés en Syrie

MM. Berriri et Sakkam avaient été arrêtés en Syrie puis transférés en janvier en Irak avec un groupe de 10 jihadistes français présumés. Six d’entre eux ont été condamnés à mort depuis dimanche pour avoir rejoint Daech.

Brahim Nejara, 33 ans, accusé par le renseignement français d’avoir facilité l’envoi de jihadistes vers la Syrie, et Karam El Harchaoui, qui aura 33 ans jeudi, ont été condamnés à mort mardi par un tribunal de Bagdad.

Dimanche et lundi, Kévin Gonot, Léonard Lopez, Salim Machou et Mustapha Merzoughi avaient aussi été condamnés à la peine capitale par pendaison.

Mardi, la France a affirmé qu’elle « multipli[ait] les démarches pour éviter la peine de mort » à ces ressortissants, alors que Paris milite de longue date pour l’abolition de la peine capitale dans le monde.

Les condamnés ont 30 jours pour faire appel, et l’avocat français de Léonard Lopez a déjà annoncé qu’il le ferait.

Selon la loi irakienne, quiconque ayant rejoint une organisation « terroriste » –qu’il ait ou non combattu– est passible de la peine de mort. Bagdad a déjà condamné plus de 500 étrangers de Daech –hommes et femmes–, mais aucun n’a jusqu’ici été exécuté.

Cette série de verdicts relance le débat sur l’épineuse question des jihadistes étrangers: le retour dans leur pays d’origine suscite un vif rejet dans l’opinion publique en Europe, où des États comme la France refusent dans le même temps la peine de mort et tout retour – et jugement – de ses ressortissants affiliés à Daech.

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