Javier Camarena, le ténor mexicain qui « aime se livrer »

Par Epoch Times avec AFP
15 janvier 2021 15:52 Mis à jour: 3 avril 2021 22:00

Rien ne le prédisposait à devenir l’un des ténors en vue du moment. A 44 ans, le Mexicain Javier Camarena, accroc aux jeux vidéo quand il n’est pas sur scène, est devenu l’un des chouchous du Met de New York.

« J’aime me livrer à travers le chant », dit, dans un sourire, à l’AFP le chanteur jovial et accessible avant d’entamer vendredi au Teatro Real de Madrid une tournée en Espagne.

Né dans la ville de Xalapa, à l’est de Mexico, Camarena, qui vit depuis des années à Zurich, a grandi dans une famille qui « n’écoutait jamais d’opéra ».

C’est en écoutant à huit ans le célèbre ténor espagnol Placido Domingo chanter des chansons pour enfants du compositeur mexicain Francisco Gabilondo Soler (1907-1990) que ce fils d’un technicien nucléaire découvre cet univers.

-Le ténor mexicain Javier Camarena pose au Théâtre du Real de Madrid, le 13 janvier 2021. Photo par Gabriel Bouys / AFP via Getty Images.

Il débute alors le chant dans des chorales et des mariages et garde depuis un faible pour la musique populaire qui fait « partie de (son) essence » et qu’il a cultivée en enregistrant des disques de boléros et de ballades ou de chansons pour enfants.

Car « le cercle de l’opéra … est un cercle assez limité », constate le chanteur au visage rond et à la barbe parfaitement taillée, dont « l’intention est d’atteindre un public bien plus large ».

Les réseaux sociaux « me remettent les pieds sur terre »

La barrière de la scène entre l’artiste lyrique et le public, ce grand fan de jeux vidéo comme Resident Evil ou Tomb Raider, tente de la surmonter sur les réseaux sociaux comme Instagram.

Il dit aimer « répondre aux questions, aux doutes, discuter d’une anecdote, j’aime que les gens comprennent que l’artiste est un être humain ». La communication sur les réseaux sociaux « me remet les pieds sur terre », souligne-t-il.

C’est notamment sur Instagram qu’il a évoqué sans détour sa récente lésion aux cordes vocales, qui l’a obligé à se reposer puis à faire de la rééducation, afin de « rompre un tabou » dans le monde de l’opéra.

« Le chant est une pratique de haut niveau, avec tous les muscles impliqués dans la production du son », et se blesser « est super fréquent », ce qui ne doit pas être stigmatisé, pas plus que chez les athlètes de haut niveau, explique-t-il.

Avant de remonter sur scène vendredi soir à Madrid, le chanteur se dit « avide » de retrouver le public.

La fermeture de nombreux opéras dans le monde entier, en raison de la pandémie, « nous a fait apprécier à sa juste valeur le privilège énorme de (mener cette) carrière », poursuit-il.

Reconnu pour sa capacité à aller dans les suraigus, il chantera au Teatro Real des œuvres de Rossini, Donizetti, Gounod et Lalo, sous la direction de son compatriote Ivan Lopez-Reynoso, avant de se déplacer à Barcelone, Bilbao et Saragosse.

Un programme essentiellement de bel canto pour un ténor qui aimerait à moyen terme aller plus vers les opéras français. Car ils exigent « une passion très mesurée et pourtant intense ».

« J’aime bien cette idée de modération » dans le chant, ajoute Camarena, qui interprètera en mars à l’Opéra de Berlin « Lakmé » de Léo Delibes, et ambitionne de chanter à l’avenir dans « Roméo et Juliette » et « Faust », de Charles Gounod.

Camarena a déjà triomphé à l’Opéra de Vienne, au Liceu de Barcelone, à l’Opéra de Paris ou au Wigmore Hall de Londres, mais c’est au Met de New York qu’il a connu ses plus grands succès.

En mars 2019, sous les acclamations du public, il y avait réussi l’exploit de faire sept rappels en autant de concerts de l’air « Ah ! mes amis, quel jour de fête! » de « La fille du régiment » de Donizetti.

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