«Je dis que c’est un procès et pas un portrait»: Jordan Bardella pointe les méthodes qu’utilise Complément d’enquête, avec nos impôts

Par Emmanuelle Bourdy
21 janvier 2024 11:48 Mis à jour: 21 janvier 2024 11:48

Ce vendredi 19 janvier, Cyril Hanouna recevait le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, dans Touche pas à mon poste (TPMP). L’émission s’est concentrée sur le numéro de Complément d’enquête, diffusé sur France 2 la veille et qui lui était consacrée.

Revenant sur certaines séquences de Complément d’enquête – consacré au président du Rassemblement national et suivi par 1,54 million de téléspectateurs ce jeudi 18 janvier – le journaliste Jacques Cardoze a révélé le coût et les coulisses de cette émission du service public. Jordan Bardella s’est quant à lui exprimé sur différents points abordés au cours de cette émission.

« Il y avait un objectif de vous cibler »

Rappelant qu’on est en pleine campagne officielle et à six mois des élections européennes du 9 juin 2024, Jordan Bardella a lancé dans TPMP : « Je suis probablement le seul candidat, qui aura droit à un Complément d’enquête sur le service public. » Selon lui, la vocation du service public « n’est pas de démolir ». « L’objectif de ce documentaire, ce n’est pas de faire un travail journalistique, c’est de détruire, c’est de démolir, c’est de salir et c’est de faire du mal », a-t-il martelé, affirmant : « Je dis que c’est un procès et pas un portrait. »

Jacques Cardoze a indiqué avoir été, il y a quelques mois, dans la société de production qui a été mandatée pour fabriquer ce reportage. « J’ai été aux côtés de Pierre Stéphane Fort [le journaliste/réalisateur de Complément d’enquête – N.D.L.R.] lorsqu’il a démarré le tournage, donc je sais exactement ce qui s’est dit à ce moment-là », a-t-il mentionné, avant de préciser qu’après les premiers jours de tournage, Pierre-Stéphane a déclaré à propos de Jordan Bardella : « Il est trop lisse, on n’y arrivera pas, y’a rien à aller chercher ! »

Malgré la déception de ne rien avoir trouvé sur le jeune politicien, Jacques Cardoze a encore affirmé sur TPMP avoir eu une discussion avec les responsables de Complément d’enquête, et notamment avec Hugo Plagnard, le rédacteur en chef de Complément d’enquête. Ce dernier a dit : « Tu comprends ce sujet, on ne peut pas le rater, c’est le plus important pour nous », des propos qui ont choqué Jacques Cardoze, d’autant plus que la raison était de diffuser l’émission « peu de temps avant les européennes ». « Donc il y avait un objectif de vous cibler et de cibler le timing, c’est-à-dire à cinq-six mois des européennes, moi ça me choque beaucoup », a dénoncé Jacques Cardoze.

« Ça coûte entre 100 et 150.000 euros »

Le journaliste a également dévoilé le coût d’une telle émission, répondant à l’interrogation de Jordan Bardella qui était de savoir le montant de cette traque dont il a fait l’objet durant un an. « Ça coûte entre 100 et 150.000 euros, et encore je ne compte pas tout ce qui mobilise du personnel pendant cette période-là, par exemple les rédacteurs en chef de l’émission », a-t-il avancé.

« Quand vous faites de la politique, vous êtes sur un escalier. Plus vous montez, plus on essaie de vous pousser sur le côté », a reconnu Jordan Bardella sur le plateau de TPMP, conscient lui aussi que les enquêteurs du magazine présenté par Tristan Waleckx n’ont effectivement rien trouvé sur lui. Cela rappelle le Complément d’enquête consacré au Puy du Fou.

Une mise en demeure adressée par huissier à France Télévisions

Dans l’émission de France 2, Jordan Bardella est par ailleurs accusé d’avoir détenu, de 2015 à 2017, un compte Twitter anonyme du nom de RepNat du Gaito, contenant de nombreux messages racistes. Or, le jeune homme politique a formellement démenti être l’auteur de ces publications, assurant qu’il n’a qu’un seul compte Twitter, à savoir son compte officiel.

La veille de la diffusion de Complément d’enquête, Victor Chabert, le porte-parole du Rassemblement national a indiqué sur X qu’une mise en demeure a été adressée par huissier à France Télévisions, le RN voulant empêcher la diffusion de « l’extrait sur le faux compte qui est complètement mensonger ». Cela n’a cependant pas eu d’incidence sur France Télévisions, qui a malgré tout diffusé son émission.

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