Le journaliste américain Evan Gershkovich détenu: le Kremlin fait état de «contacts» avec les États-Unis

Le journaliste américain Evan Gershkovich arrêté pour espionnage, se tient à l'intérieur de la cage des accusés avant une audience pour examiner un appel sur sa détention prolongée au tribunal de la ville de Moscou, le 22 juin 2023.
Photo: NATALIA KOLESNIKOVA/AFP via Getty Images
Le Kremlin a fait état mardi de « contacts » avec les États-Unis concernant le journaliste américain Evan Gershkovich emprisonné en Russie, sans toutefois confirmer que des négociations avaient lieu en vue d’un possible échange de prisonniers.
Lundi, l’ambassadrice américaine à Moscou, Lynne Tracy, a pu rendre visite au journaliste du Wall Street Journal incarcéré pour des accusations d’espionnage qu’il rejette, affirmant qu’il était en « bonne santé ».
Le même jour, selon des médias russes, des agents consulaires russes ont rendu visite à un Russe emprisonné aux États-Unis pour des accusations de cybercriminalité, Vladimir Dounaev.
Visites en vue d’un éventuel échange de prisonniers
Interrogé mardi sur la signification de ces deux visites et d’éventuelles négociations en vue d’un échange de prisonniers, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré qu’il y avait des « contacts » entre Moscou et Washington.
« Nous avons dit qu’il y avait certains contacts sur la question, mais nous ne voulons pas les rendre publics de quelque façon que ce soit », a dit M. Peskov. « Ils doivent avoir lieu et se poursuivre dans un silence total », a-t-il ajouté.
Il n’a pas donné plus de précisions, tout en soulignant que « le droit à des contacts consulaires (pour les détenus) doivent être respectés des deux côtés ».
Ces déclarations, bien que vagues, semblent indiquer que la Russie est ouverte à l’idée d’un échange de prisonniers impliquant Evan Gershkovich. Le journaliste âgé de 31 ans, qui a aussi travaillé pour l’AFP dans le passé, a été arrêté lors d’un reportage à Ekaterinbourg (Oural) le 29 mars.
Son arrestation s’inscrit dans le contexte des graves tensions diplomatiques entre les États-Unis et la Russie provoquées par le conflit en Ukraine, où Washington soutient Kiev militairement et financièrement face à Moscou.
Arrestations arbitraires pour servir de monnaie d’échange
Les États-Unis, le Wall Street Journal et la famille d’Evan Gershkovich rejettent comme lui les accusations d’ « espionnage » formulées par les autorités russes.
Selon le ministère américain de la Justice, Vladimir Dounaev a été extradé aux États-Unis depuis la Corée du Sud en 2021 pour des accusations d’appartenance à une organisation cybercriminelle.
Les États-Unis et nombre d’experts accusent régulièrement la Russie d’arrêter des citoyens américains de façon arbitraire pour ensuite les échanger contre des Russes détenus par Washington ou ses alliés occidentaux.
En décembre, la basketteuse américaine Brittney Griner, arrêtée en Russie pour des accusations de trafic de cannabis, avait été libérée contre Viktor Bout, un marchand d’armes russe prisonnier aux États-Unis.

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