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La chasse à la glu ne devrait pas être autorisée, selon la justice européenne

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Photo: : LPO France

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Durée de lecture: 4 Min.

La chasse à la glu cause un dommage « irrémédiable » à tous les oiseaux capturés, a estimé le 17 mars la Cour de justice de l’Union européenne, ouvrant la voie à une interdiction en France de cette méthode de chasse controversée pour l’instant suspendue.
« Un État membre ne peut pas autoriser une méthode de capture d’oiseaux entraînant des prises accessoires dès lors qu’elles sont susceptibles de causer aux espèces concernées des dommages autres que négligeables », a indiqué la Cour dans un communiqué, un arrêt salué par la Ligue de la Protection des oiseaux (LPO) comme « une grande victoire ».

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Fin août 2020, le président Emmanuel Macron avait annoncé la suspension de cette méthode de chasse qui consiste à piéger des oiseaux sur des tiges enduites de colle. Les petits oiseaux ainsi capturés sont mis en cage et servent, en chantant, à en attirer d’autres pour les chasseurs. Mais la méthode destinée aux grives et aux merles conduit à la capture d’autres espèces, une non-sélectivité dénoncée depuis longtemps par les défenseurs de l’environnement.
La Cour a estimé mercredi que « en dépit d’un nettoyage, les oiseaux capturés subissent un dommage irrémédiable, les gluaux étant par nature susceptibles d’endommager le plumage de tous les oiseaux capturés ».
Leurs congénères « tirés à bout portant »
« Le piégeage à la glu consiste à encoller des baguettes pour attraper des oiseaux censés rester vivants, afin de s’en servir comme appelants. Après être restés des semaines dans le noir, les oiseaux placés dans des cages accrochées aux arbres se mettent à chanter à la lumière, attirant ainsi leurs congénères qui sont tirés à bout portant », explique la LPO dans un communiqué.
« Tous les oiseaux, protégés ou non, se font ainsi piéger : ils se débattent dans la glu, avant d’être détachés par aspersion de diluants type essence F4. À l’aide de caméras, la LPO a pu prouver que non seulement cette pratique n’est pas sélective, mais que de nombreux oiseaux, y compris protégés, sont blessés voire tués pendant ces manipulations », écrit l’association de la Ligue de la Protection des oiseaux.
Recours des chasseurs rejetés
En septembre, le Conseil d’État avait rejeté une demande des chasseurs de revenir sur cette suspension, mettant en avant des doutes sur la compatibilité de la chasse à la glu avec les dérogations permises par la directive européenne « oiseaux » de 2009 et attendant les précisions d’interprétation demandées à la Cour européenne. La justice européenne a également rejeté l’argument culturel : « Le maintien d’activités traditionnelles ne saurait constituer une dérogation autonome au régime de protection » de la directive « oiseaux ».
La France est le dernier pays européen à autoriser la chasse à la glu dans cinq départements du sud-est (Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse).