Tirs de missiles nord-coréens: Séoul dénonce une « invasion territoriale » et réplique

Dans une gare de Séoul, le 2 novembre 2022, des personnes regardent une chaîne de télévision montrant des images d'archives d'un essai de missile nord-coréen.
Photo: : JUNG YEON-JE/AFP via Getty Images
La Corée du Nord a lancé mercredi au moins 17 missiles balistiques, dont l’un est tombé près des eaux territoriales sud-coréennes, ce qui a amené le président sud-coréen Yoon Suk-yeol à dénoncer une « invasion territoriale de fait ».
L’armée nord-coréenne a également procédé à plus d’une centaine de tirs d’artillerie dans la « zone tampon » maritime entre les deux pays, au moment où la Corée du Sud et les Etats-Unis effectuent dans la région d’importantes manœuvres aériennes dénoncées par Pyongyang.
Trois missiles balistiques nord-coréens de courte portée ont été lancés à 08H51 (23H51 GMT mardi), et l’un a franchi la « Ligne de limite du Nord », qui constitue de fait la frontière maritime entre les deux pays.
Ce tir a provoqué une rare alerte au raid aérien dans l’île sud-coréenne d’Ulleungdo, située à environ 120 km à l’est de la péninsule coréenne, où les habitants ont reçu la consigne de se réfugier dans des bunkers.
Selon l’armée de Séoul, c’est « la première fois depuis la division de la péninsule » après la guerre de Corée en 1953 qu’un missile nord-coréen est tombé si près des eaux territoriales du Sud.
« Une invasion territoriale de fait »
M. Yoon a « souligné que la provocation nord-coréenne est une invasion territoriale de fait par un missile qui a franchi la Ligne de limite du Nord pour la première fois depuis la division » de la péninsule, a déclaré la présidence sud-coréenne dans un communiqué.
Plus tôt, à 06H51, la Corée du Nord avait déjà tiré quatre autres missiles balistiques à courte portée, selon l’armée sud-coréenne. À 09H12, dix autres missiles du même type ont été lancés.
Et à 13H27, toujours selon Séoul, l’armée nord-coréenne a procédé à une centaine de tirs d’artillerie depuis la province de Kangwon, dans le sud-est du pays, vers l’intérieur de la « zone tampon » frontalière instaurée en 2018 dans l’espoir de réduire les tensions et les risques d’incident armé entre les deux pays.
Un des missiles lancés mercredi matin a terminé sa course en mer à seulement 57 kilomètres de la ville sud-coréenne de Sokcho, dans le nord-est de la Corée du Sud, a indiqué l’armée sud-coréenne, qui a qualifié de « très rare et intolérable » cette salve de projectiles.
Elle a annoncé dans la foulée avoir tiré, pour sa part, trois missiles air-sol près de la frontière maritime intercoréenne.
Réunion du Conseil national de sécurité en Corée du Sud
Le président Yoon a convoqué une réunion du Conseil national de sécurité au sujet de cet incident, l’un des plus agressifs et menaçants depuis plusieurs années, estiment des analystes. Le président sud-coréen a en outre ordonné des mesures « rapides et sévères afin que la Corée du Nord paie un prix fort pour ses provocations ».
La Corée du Sud a fermé plusieurs routes aériennes au-dessus de la mer du Japon, conseillant aux compagnies aériennes d’effectuer un détour pour « assurer la sécurité des passagers sur les routes en direction des Etats-Unis et du Japon ».
Séoul et Washington organisent actuellement le plus grand exercice aérien conjoint de leur histoire, baptisé « Tempête vigilante » (Vigilant Storm), auquel participent des centaines d’avions de guerre des deux armées.
Pak Jong Chon, maréchal et secrétaire du Parti des travailleurs au pouvoir en Corée du Nord, a qualifié ces exercices d’agressifs et provocants, a rapporté mercredi la presse officielle nord-coréenne. Les tirs de mercredi surviennent après une autre longue série en septembre et octobre, que le Nord a qualifié d’exercices nucléaires tactiques.
Washington et Séoul avertissent de manière répétée que Pyongyang pourrait effectuer un nouvel essai nucléaire qui serait le 7e de son histoire.

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