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La Syrie nie le déploiement de troupes à Soueïda au milieu des affrontements entre Druzes et Bédouins

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Un homme armé passe devant un véhicule en feu près du lieu d'affrontements entre factions druzes et bédouines, près de Soueïda, en Syrie, le 14 juillet 2025.

Photo: Stringer/Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Le ministère syrien de l’Intérieur a démenti vendredi les informations selon lesquelles ses troupes auraient été déployées dans la province de Soueïda après que de nouveaux affrontements entre combattants druzes et tribus bédouines ont menacé de détruire une trêve fragile négociée plus tôt cette semaine.
Le porte-parole du ministère, Nour Al-Din Al-Baba, a affirmé qu’aucune déclaration officielle n’avait été faite concernant un tel déploiement, a rapporté l’agence de presse gouvernementale syrienne SANA.
M. Al-Baba a déclaré que les forces du ministère de l’Intérieur « sont dans un état de préparation normal, sans mouvement ni déploiement dans le gouvernorat jusqu’à présent ».
De nouveaux affrontements ont éclaté dans la nuit entre des groupes armés druzes et des membres de clans bédouins dans le sud de la Syrie, après un bref cessez-le-feu annoncé mercredi.
La trêve, négociée par les États-Unis, la Turquie et les pays arabes, a mis fin à des jours de violence à Soueïda, où les Druzes, une minorité religieuse en Syrie, se sont affrontés aux tribus bédouines locales.
Le gouvernement syrien, dont le président par intérim, Ahmed al-Charaa, s’est récemment engagé à protéger les droits des Druzes, a d’abord envoyé des troupes dans la région, intensifiant les combats.
Le conflit a attiré le voisin israélien, qui a lancé des frappes aériennes sur Damas et dans le sud de la Syrie mercredi. Israël a prévenu qu’il ne permettrait pas au nouveau gouvernement syrien de déployer des forces près de sa frontière, ni de porter atteinte aux Druzes.
Le gouvernement américain a déclaré jeudi qu’il ne soutenait pas les récentes frappes israéliennes, condamnant la violence en Syrie et appelant à un cessez-le-feu.
« Nous nous engageons diplomatiquement avec Israël et la Syrie au plus haut niveau, à la fois pour résoudre la crise actuelle et pour parvenir à un accord durable entre les deux États souverains », a déclaré la porte-parole du département d’État américain, Tammy Bruce.
La réponse des pays arabes
Onze États arabes, dont l’Arabie saoudite, la Jordanie, les Émirats arabes unis et l’Égypte, ainsi que la Turquie, ont publié jeudi une déclaration commune, exprimant leur soutien à la sécurité et à l’intégrité territoriale de la Syrie et rejetant toute ingérence extérieure dans les affaires du pays.
Selon le ministère saoudien des Affaires étrangères, le prince héritier Mohammed ben Salmane s’est entretenu jeudi par téléphone avec M. al-Charaa. Le dirigeant saoudien a condamné ce qu’il a qualifié d’« agressions israéliennes flagrantes contre le territoire syrien et d’ingérence dans ses affaires intérieures ».
Il a souligné la nécessité pour la communauté internationale de soutenir le gouvernement syrien pour faire face à ces défis et d’empêcher toute ingérence extérieure dans les affaires intérieures de la Syrie, sous quelque prétexte que ce soit.
M. Al-Charaa a attribué jeudi à la médiation américaine, arabe et turque le mérite d’avoir « sauvé la région d’un destin incertain », tout en accusant Israël de tenter de « démanteler l’unité de notre peuple ».
Il a déclaré qu’Israël « a constamment ciblé [leur] stabilité et créé la discorde entre [eux] depuis la chute de l’ancien régime ».
Intervention israélienne
Après le déploiement initial des troupes syriennes à Soueïda, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et le ministre de la Défense, Israël Katz, ont déclaré que les frappes israéliennes visaient les armes syriennes dans la région et que le gouvernement syrien « avait l’intention d’utiliser ces armes contre la communauté druze ».
« Israël s’engage à empêcher que des dommages ne soient infligés aux Druzes en Syrie, en raison de la profonde alliance de sang avec nos citoyens druzes en Israël et de leur lien historique et familial avec les Druzes en Syrie », indique leur déclaration commune.
Jeudi, M. Netanyahou a déclaré que la politique d’Israël visait à maintenir la zone au sud de Damas exempte de forces militaires et à protéger la communauté druze dans la région des montagnes druzes.
« C’est un cessez-le-feu qui a été obtenu par la force. Non pas en faisant des demandes, non pas en suppliant, mais par la force. Nous parvenons à la paix par la force, à la tranquillité par la force, à la sécurité par la force sur sept fronts », a-t-il déclaré.
Israël a annoncé vendredi qu’il allait transférer d’urgence une aide humanitaire à la communauté druze de Soueïda.
Ce programme d’aide, d’une valeur de 2 millions de shekels (540.000 dollars), comprendra, entre autres, des colis alimentaires, du matériel médical, des trousses de premiers secours et des médicaments. Il s’ajoute à un précédent programme d’aide que le ministère des Affaires étrangères a transféré aux Druzes de Syrie en mars dernier.
Avec Reuters
Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.

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