Deux frères originaires de Villeneuve d’Ascq (Nord) donnent, dans un documentaire qui sort en salles mercredi, la parole à des témoins de ce massacre méconnu de 1944, au cours duquel les nazis tuèrent 86 civils.
Ce documentaire, Ascq 44, les martyrs du Nord, sera diffusé à partir de mercredi dans une quinzaine de salles, majoritairement dans le Nord mais aussi à Paris, à Lyon ou encore à Nice.
Dans la nuit du 1er au 2 avril 1944, des SS assassinèrent 86 habitants d’Ascq – village aujourd’hui intégré à Villeneuve d’Ascq dans la métropole lilloise, en représailles à l’attaque d’un train que des résistants avaient fait dérailler.
Ces résistants croyaient frapper un train de marchandises, mais firent en fait dérailler un train transportant des SS de la division Hitlerjugend. Le sabotage ne fit pas de blessé mais les SS raflèrent les hommes du village en représailles et en tuèrent 86.
La nuit du drame, minute par minute
Le documentaire de Germain et Robin Aguesse fait vivre la nuit du drame, minute par minute, à travers les yeux de quatre habitants qui étaient alors des enfants. Trois de ces témoins – parmi les derniers de ce drame – ont perdu leur père cette nuit-là. Des scènes reconstituées et des images d’archives, parfois inédites, sont intercalées entre les témoignages.
Natifs de Villeneuve-d’Ascq, les deux frères qui ont réalisé ce documentaire espèrent contribuer à faire sortir de l’ombre ce massacre peu connu.
Un autre documentaire, Les flambeaux d’Ascq de Pascal Percq, Rémi et Bruno Vouters, avait été consacré en 2019 au même épisode de la guerre, mais il se penchait plutôt sur la transmission de la mémoire aujourd’hui.
Un massacre dont on parle trop peu
« Oradour-sur-Glane (où des Waffen SS tuèrent 643 personnes, dont de nombreux enfants, ndlr) a été érigé comme village symbole des villages martyrs, et malheureusement cela a peut-être eu pour conséquence d’invisibiliser d’autres massacres », estime Germain Aguesse.
Un « tabou » persistant expliquerait aussi, selon lui, le manque de notoriété du massacre d’Ascq. « Malgré les 80 ans qui se sont écoulés, il reste toujours un certain clivage » entre des familles dont un membre non impliqué dans le sabotage a été abattu en représailles, et des familles de résistants, « et cela peut peut-être expliquer que ce drame soit un peu difficile à aborder et à commémorer pour des politiques », avance-t-il.
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