Le Pr Perronne dans le viseur de l’Ordre des médecins pour ses accusations violentes

Par Epoch Times avec AFP
25 juin 2020 15:22 Mis à jour: 28 juin 2020 14:22

Vingt-cinq mille morts en France faute d’hydroxychloroquine, dont son beau-frère qu’on aurait « laissé crever » en le privant de ce traitement contre le Covid-19 : ces violentes accusations valent au controversé Pr Perronne d’être dans le viseur de l’Ordre des médecins et de l’AP-HP.

Le Conseil national de l’Ordre a indiqué jeudi qu’il saisissait le Conseil départemental de l’Ordre des Hauts-de-Seine, dont dépend Christian Perronne, chef du service d’infectiologie de l’hôpital de Garches. Cela pourrait potentiellement aboutir à des poursuites disciplinaires.

Par ailleurs, l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris) a saisi ses instances de déontologie, dont l’avis est attendu « avant la fin du mois de juillet », selon un courrier dont l’AFP a obtenu copie.

La question est de savoir « s’il peut y avoir des manquements à des obligations d’ordre déontologique (…) dans un cas de figure où des propos sont tenus avec l’autorité conférée à une fonction de responsabilité dans un hôpital public universitaire », selon cette lettre de saisine signée par le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch.

Sollicité par l’AFP, le Pr Perronne n’a pas pu être joint.

En cause, des propos qu’il a tenus récemment dans plusieurs médias, en pleine promotion de son livre accusateur sur la gestion de la crise du Covid-19, « Y a-t-il une erreur qu’ILS n’ont pas commise ».

Il a affirmé que l’hydroxychloroquine, traitement promu par le Pr Didier Raoult, aurait permis d’éviter 25 000 morts si elle avait été prescrite largement en France.

Dans une autre interview télévisée, il a accusé des médecins du CHU de Nantes d’avoir « laissé crever (son) beau-frère » en refusant de lui prescrire ce traitement.

« Il y a une véritable corruption qui a plongé des dizaines de milliers de Français dans la mort », a-t-il encore déclaré, en martelant que des opposants à l’hydroxychloroquine sont « achetés par l’industrie pharmaceutique ».

La semaine dernière, une pétition avait été lancée pour demander au Conseil de l’Ordre de condamner les propos du Pr Perronne. Elle revendiquait jeudi 2 500 signatures.

« L’ensemble des patients pris en charge pour Covid-19 au sein de l’établissement a été traité de manière collégiale (…), en prescrivant les traitements validés scientifiquement et adaptés à chaque situation individuelle », a pour sa part indiqué jeudi à l’AFP le CHU de Nantes, en ne souhaitant « pas rentrer dans cette polémique infondée ».

En avril, le Pr Perronne avait lancé, avec l’ex-ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, une pétition pour assouplir d’urgence les possibilités de prescription de l’hydroxychloroquine.

Le Pr Perronne est soutenu par de fervents partisans qui voient dans les réticences à utiliser ce médicament le signe d’une supposée collusion avec les laboratoires qui fabriquent d’autres traitements.

« Soutenons les Pr Perronne et Raoult contre les lobbies! », a ainsi twitté jeudi le président du parti Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan.

Avant même cette polémique, Christian Perronne était controversé dans le milieu médical. Il fait en effet partie de la minorité de médecins qui croient à l’existence d’une forme chronique de la maladie de Lyme (transmise par les tiques), ce qui n’est scientifiquement pas établi.

En réponse à la pétition contre ses propos sur l’hydroxychloroquine, une association de malades de Lyme a d’ailleurs lancé une autre pétition pour le soutenir, qui revendiquait jeudi plus de 82 000 signatures.

Enfin, une photo circulait largement jeudi sur les réseaux sociaux : elle montre huit femmes en blouse blanche, dont trois à genoux, faire face au Pr Perronne dans une salle d’hôpital, avec des messages de soutien inscrits dans le dos.

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