L’école doit mieux s’adapter aux enfants en situation d’handicap, selon la Défenseure des Droits

Par Epoch Times avec AFP
29 août 2022 19:35 Mis à jour: 29 août 2022 22:01

Des enfants handicapés déscolarisés faute d’accueil approprié, des accompagnants d’élèves précaires, peu formés, parfois absents : la Défenseure des Droits appelle, dans un rapport, à mieux adapter l’école aux besoins des élèves en situation de handicap. 

Des parents qui espèrent depuis des mois une aide pour que leur enfant handicapé soit scolarisé, d’autres « épuisés par des appels quasi hebdomadaires de l’école » parce qu’il « serait préférable qu’ils le gardent à la maison »... ces réclamations représentaient en 2021 près de 20% des saisines adressées à la Défenseure des Droits dans le domaine de droits de l’enfant.

400.000 enfants handicapés introduits en milieu scolaire

Avec l’impulsion donnée ces dernières années à l’école inclusive, 400.000 enfants en situation de handicap sont scolarisés en milieu ordinaire en 2021, en hausse de 19% sur cinq ans, selon ce rapport  que l’AFP a pu consulter.

Pour les aider, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) recrutés par l’Éducation nationale, 125.000 en 2021, ont vu leur nombre augmenter de 35% sur 5 ans.

En conclusion du rapport, la Défenseure des droits souligne malgré tout le décalage persistant « entre l’augmentation des moyens humains et financiers » et « le nombre grandissant d’enfants dont les besoins sont très largement non ou mal couverts ».

« Ce qui nous a frappés dans les réclamations reçues ces derniers mois et qui sont en augmentation, ce sont les attributions d’AESH qui ne sont pas appliquées faute de moyens financiers et humains », relève la Défenseure des Droits, Claire Hédon, dans un entretien à l’AFP.

« Or, les conséquences sont dramatiques pour l’enfant : non scolarisation, déscolarisation, ou très peu d’heures de cours », relève Mme Hédon, qui réclame des « statistiques plus fines sur le temps de scolarisation effective » de ces élèves aux besoins spécifiques.

La Défenseure recommande également « d’inscrire dans les budgets de chaque année scolaire une enveloppe prévisionnelle pour les demandes d’AESH en cours d’année », dont beaucoup sont refusées par les établissements scolaires faute de budget.

Manque de formation des AESH

Elle recommande aussi que les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), qui notifient le besoin d’une AESH, se fondent exclusivement sur les besoins de l’enfant, et pas sur le manque de moyens de l’académie.

Les AESH, dans leur grande majorité des femmes, ne sont pas assez formés, parfois peu intégrés aux équipes pédagogiques, ont des missions insuffisamment définies, et parfois peu de relations avec les parents. En particulier, « elles ont besoin d’être formées aux différentes formes de handicap car on ne prend pas en charge de la même manière un enfant autiste et un élève dys », relève Mme Hédon.

Le statut des AESH, rémunérés par l’Éducation nationale, a été amélioré ces dernières années, mais ils ont toujours des temps partiels (24 h par semaine), avec des salaires autour de 800 euros.

Plus généralement, la Défenseure des Droits souligne que le système éducatif doit s’adapter aux élèves en situation de handicap et pour cela mieux former les enseignants à les prendre en charge, au lieu de compter uniquement sur les AESH.

L’attribution d’un AESH n’est « ni un préalable, ni une condition à la scolarisation de l’élève », rappelle la Défenseure.

Le rapport cite l’exemple d’un enseignant qui se trouvait face à un enfant ne parvenant pas à comprendre les consignes. Il a décidé d’adapter son enseignement à cet enfant et s’est aperçu que cela bénéficiait à l’ensemble des élèves.

« C’est à l’école de s’adapter… Et ce que l’on voit, c’est qu’on demande à l’enfant de s’adapter à l’école », conclut Mme Hédon.

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