Lecture: les élèves français à la traîne

Par Aliénor Barrière
18 mai 2023 20:18 Mis à jour: 18 mai 2023 20:18

De la nouvelle étude internationale Pirls sur les compétences en lecture sortie mardi 16 mai 2023, il ressort, grosso modo, que rien n’a réellement changé. Le niveau scolaire des élèves français est encore en-dessous de la moyenne européenne, et les ingrédients pour garantir un meilleur niveau sont toujours les mêmes : le milieu social et l’investissement des parents. Sans surprise également, les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons.

L’étude dévoile plusieurs chiffres alarmants. Par exemple ceux-ci : 16%, le faible pourcentage d’enseignants ayant recours à l’enseignement personnalisé pour la lecture (contre 36% en Europe), à cause notamment de classes surchargées ; 50%, celui des élèves de 6ème ayant atteint le niveau requis en lecture et maîtrise de l’écrit ; un tiers des élèves de 3ème ne savent pas lire correctement une page de texte, un tiers aussi des élèves de CE1 ont des difficultés pour simplement lire les mots..

Tout juste au-dessus de la moyenne internationale, la France paye des années de réformes malencontreuses : après les ravages de la méthode globale, enfin remise en question, la suppression des notes, dans notre organisation propre par ailleurs inchangée, continue à fausser la perception du niveau réel des écoliers. Quant au redoublement, il est toujours interdit en maternelle et exceptionnel en primaire. Il est pourtant indispensable dans un système scolaire tel que celui de la France, qui maintient les élèves dans un cursus général le plus longtemps possible ; les pays qui ont renoncé au redoublement constituent des classes de niveau et spécialisent leurs élèves beaucoup plus tôt. L’étude dénonce également le fait que tous les efforts portent sur l’année du CP, alors que l’apprentissage de la lecture commence dès la maternelle, et se poursuit jusqu’au début du collège pour être bien maîtrisé. Il faut prendre les élèves où ils en sont.

Même si les conclusions qu’on peut tirer de cette étude ne sont finalement que des redites, il serait peut-être temps de prendre enfin le problème à bras-le-corps : il n’y a aucun intérêt à payer des organismes pour dresser des constats qui sont toujours les mêmes. Plusieurs pistes peuvent déjà être explorées : instauration de plus petits effectifs et de classes de niveau, disparition des écrans, méthode syllabique, formation des enseignants sur la dyslexie, retour des dictées et du calcul mental, des notes, des sanctions… Il faut aussi, bien sûr, revenir sur le laxisme qui a, presque par principe, prévalu après Mai 68 et appuyer sans réserve les professeurs afin qu’ils retrouvent une pleine autorité dans leurs classes, sur les élèves comme sur les parents.

Article écrit par Aliénor Barrière. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.

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