Un éléphant de 50 ans est enfin libre après avoir été contraint de mendier pendant quatre décennies dans les rues en Inde et après avoir parcouru des milliers de kilomètres avec ses pattes arrière attachées par des chaînes à pointes.
L’éléphant a mendié en déambulant, avec des fers, dans la capitale indienne de Delhi et dans les États du Pendjab, du Madhya Pradesh, et finalement au Rajasthan, où le département des forêts de l’État a saisi l’animal à son propriétaire pour cause de cruauté et de négligence.
Selon un communiqué de Wildlife SOS au journal The Epoch Times, l’épreuve tragique de l’éléphant mâle, nommé Jai, qui signifie « victoire » en hindi, a pris fin lorsque le Département des forêts du Rajasthan (RFD) a donné suite aux allégations de mauvais traitements.
Le RFD a contacté le Wildlife SOS, une organisation à but non lucratif de sauvetage et de réhabilitation, après avoir saisi Jai à ses propriétaires. L’organisation a immédiatement offert à l’animal un traitement et un refuge sûrs.
Le 10 décembre, une équipe de soins aux éléphants a transféré Jai à l’hôpital Wildlife SOS pour éléphants à Mathura. Grâce à une ambulance spécialement conçue pour les éléphants, l’équipe de vétérinaires a pu apporter une aide immédiate sur place à l’éléphant malade avant de le préparer pour le long voyage de retour.
Kartick Satyanarayan, cofondateur et directeur général de Wildlife SOS, a exprimé sa gratitude pour l’intervention du RFD et l’autorisation écrite des gardiens en chef de la faune du Rajasthan et de l’Uttar Pradesh qui a permis la saisie de Jai.
« Voir les chaînes à pointes enfoncées profondément dans les pattes de cet éléphant était une scène horrifiante », a dit M. Satyanarayan dans le communiqué. « La vie d’un éléphant mendiant est criblée de douleurs et il souffre d’un stress mental sévère qui prend des années à guérir. »
« Maintenant que Jai est arrivé sain et sauf à l’hôpital pour éléphants, nous pouvons nous assurer qu’il aura la vie qu’il mérite », a-t-il dit.
Geeta Seshamani, cofondatrice et secrétaire de Wildlife SOS, a dit que « l’utilisation de chaînes à pointes est illégale ».
« Lorsqu’on tire les pointes, elles déchirent la chair et causent une immense douleur à l’éléphant et c’est ainsi qu’ils sont contrôlés, en utilisant la douleur et la peur », a-t-elle souligné.
Outre les blessures infectées sur ses pattes, les vétérinaires ont constaté que Jai avait subi un immense traumatisme psychologique. Il est partiellement aveugle de l’œil gauche et n’a qu’une vision partielle de l’œil droit.
Jai souffrait de malnutrition et refusait de manger. Il avait également des coussinets plantaires très abîmés et une arthrose inflammatoire douloureuse.
Le Dr Rahul Prasad, vétérinaire de Wildlife SOS, a dit que l’ostéo-arthrite avait affecté la démarche de Jai.
L’équipe vétérinaire a immédiatement mis au point un plan de traitement comprenant des soins médicaux et psychologiques, ainsi qu’un tout nouveau régime alimentaire.
« Jai n’a été nourri qu’avec du fourrage sec », a dit le Wildlife SOS dans un bulletin d’information. « La première fois qu’on lui a offert de la canne à sucre et de la papaye, le plaisir de Jai a semblé immense. »
« Nous lui offrons maintenant de délicieux fruits et des légumes frais qui sont une variation majeure de ses repas habituels de fourrage sec et il semble l’aimer », a noté l’organisation.
Jai profitera des espaces sûrs de l’hôpital Wildlife SOS pour éléphants de la ville de Mathura alors qu’il entreprendra son voyage vers sa guérison. Le site a été créé en novembre 2018 pour soigner les éléphants malades, blessés et très âgés dans toute l’Inde.
Le 16 décembre, Wildlife SOS a fait le point sur les progrès de Jai sur leur page de médias sociaux. Une radiographie a révélé la présence de callosités sur ses membres postérieurs et du pus dans ses ongles, indiquant des abcès infectés, pour lesquels il est soigné.
« Nous faisons de notre mieux pour qu’il soit à l’aise, mais comme il est dans un environnement complètement nouveau avec de nouveaux visages, odeurs et sons, il apprend encore à faire confiance à ceux qui l’entourent », ont-ils dit.
L’équipe a découvert que le chemin qui mène au cœur de Jai passe par son estomac. « [Un] approvisionnement régulier de pommes et de papayes fraîches est disponible à portée de la main pour servir d’encouragement », ont-ils partagé.
Dans son dernier rapport du 20 décembre sur la santé de Jai, Wildlife SOS a mentionné que l’équipe prenait bien soin de leur jumbo.
« En plus des séances régulières de thérapie au laser et des pansements, notre équipe vétérinaire a commencé le traitement de la dermatite au niveau du pavillon de l’oreille de Jai », ont-ils écrit. « Il a développé un lien avec son soignant et a commencé à le reconnaître chaque fois qu’il est là. »
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